Le projet de gazoduc Nigeria-Maroc entre dans une nouvelle phase. L'Office National des Hydrocarbures et des Mines (ONHYM) prévoit de lancer en 2025 les appels d'offres pour les segments marocains de cette infrastructure stratégique qui reliera le gaz nigérian à l'Europe en traversant 13 pays d'Afrique atlantique et en connectant également trois pays du Sahel. L'ONHYM vient de dévoiléerson Plan d'action pour 2025, qui met en lumière le calendrier des appels d'offres relatifs au projet de gazoduc Nigeria-Maroc. Ces appels concerneront spécifiquement les parties de l'infrastructure situées sur le territoire marocain. Ce projet, d'une longueur totale de 5.600 kilomètres, traverse 16 pays et ambitionne d'alimenter plus de 340 millions de personnes. Selon les premières annonces, la phase initiale se concentrera sur trois pays : le Maroc, la Mauritanie et le Sénégal. Par ailleurs, des accords pour le transport de gaz devraient être signés dès l'année prochaine, renforçant ainsi la collaboration régionale autour de cette initiative. Un projet aux retombées stratégiques Le tracé du gazoduc, qui inclut 1 672 kilomètres au Maroc, sera relié au gazoduc Maghreb-Europe ainsi qu'au réseau gazier européen. En plus de contribuer à l'intégration économique des pays africains concernés, le projet répond à plusieurs objectifs stratégiques : -Monétiser les vastes réserves de gaz naturel du Nigeria. -Diversifier les voies d'exportation du gaz nigérian. -Fournir une source d'énergie durable aux pays de la CEDEAO, au Maroc et à l'Europe.L'ONHYM prévoit également la création d'une entité dédiée à la gestion de la construction, de l'exploitation et de la maintenance de cette infrastructure. Des engagements renforcés Ces dernières années, le Maroc et le Nigeria ont multiplié les efforts pour concrétiser ce projet d'envergure. En 2023, l'ONHYM a signé plusieurs protocoles d'accord avec des opérateurs pétroliers de pays tels que la Côte d'Ivoire, le Bénin, le Libéria et la Guinée. Ces accords viennent s'ajouter à ceux déjà conclus avec des pays comme la Mauritanie, le Sénégal et la Gambie. Lors d'une récente réunion avec les ministres de l'Énergie de la CEDEAO, les discussions autour des accords intergouvernementaux et des engagements juridiques pour le gazoduc ont progressé. L'objectif est de finaliser un cadre de coopération avant la fin de l'année 2024. Estimé à 26 milliards de dollars, ce projet gigantesque combine deux initiatives majeures : l'extension du gazoduc ouest-africain et le gazoduc Nigeria-Maroc. Sa réalisation permettra de réduire le torchage du gaz, tout en soutenant les ambitions énergétiques et environnementales des pays partenaires. Outre la monétisation des ressources gazières du Nigeria, l'AAGP vise à approvisionner en gaz 13 pays de la CEDEAO, le Maroc et l'Europe, tout en éliminant le torchage de gaz. Ce projet stratégique constitue également un levier d'intégration économique pour les pays de la région.