Marrakech a accueilli, ce mercredi 13 novembre, un colloque international organisé par le Conseil de la Concurrence autour d'un sujet central : « Neutralité de la concurrence et accès aux marchés ». Ahmed Rahhou, président du Conseil de la Concurrence, a mis en lumière la pertinence de ce thème, insistant sur le rôle des institutions publiques dans le maintien d'une concurrence juste tout en facilitant les investissements stratégiques. Selon Rahhou, « la neutralité de la concurrence est essentielle, que ce soit pour les entreprises publiques ou privées, car elle permet de garantir une égalité des chances dans l'accès aux marchés ». Le président du Conseil a expliqué que les autorités publiques, à travers le monde, interviennent souvent dans l'économie pour soutenir des secteurs jugés prioritaires en accordant des subventions, des avantages fiscaux ou des licences spécifiques. Cette pratique, selon lui, est légitime tant qu'elle ne compromet pas la concurrence équitable. « Il est légitime que les autorités publiques aident un certain nombre de secteurs ou facilitent certains investissements, que ce soit par des subventions, des avantages ou des licences », a-t-il déclaré au micro de Hespress FR, tout en précisant que cela requiert un équilibre délicat entre soutien étatique et saine concurrence. Interrogé par Hespress FR sur les difficultés rencontrées par les très petites, petites et moyennes entreprises (TPME) pour accéder aux marchés publics, Ahmed Rahhou a salué les réformes en cours et les progrès réalisés dans l'ouverture de ces marchés. Il a notamment mentionné l'évolution initiée par Nadia Fettah, ministre de l'Économie, et Noureddine Bensouda, Trésorier général du Royaume, qui a permis de doubler le nombre d'entreprises ayant accès aux marchés publics. « Le chiffre a été mentionné : le nombre d'entreprises accédant aux marchés publics a doublé ces derniers temps, du moins celles qui sont inscrites pour y accéder », a-t-il indiqué, ajoutant que cette ouverture représente une avancée importante pour le secteur. En matière de réglementation, Rahhou a rappelé que l'une des missions du Conseil est de s'assurer qu'aucune règle ne vienne entraver l'accès équitable aux marchés publics et de veiller à l'absence de biais concurrentiels pouvant avoir un effet négatif. Il a également mis en avant les réformes visant à remplacer la notion de « moins-disant » par des critères orientés vers un « prix économique justifié ». Ce changement vise à éviter le dumping, une pratique qui, selon Rahhou, peut être « contre-productive pour le pays ». Il a souligné que ces évolutions montrent une volonté de tenir compte des réalités économiques de certaines entreprises, notamment celles dont la santé financière est plus fragile. L'amélioration de la transparence est un autre axe essentiel de cette démarche. « Nous surveillons et suivons les processus afin de garantir que, en toute transparence, les marchés publics permettent une répartition équitable », a affirmé Rahhou. Il a ajouté que le Conseil de la Concurrence continuera à contribuer à l'ouverture des marchés publics, tout en veillant à l'intérêt du contribuable. Pour Rahhou, la priorité reste de « garantir des résultats prouvés et une efficacité réelle » dans l'utilisation des fonds publics. Dans un souci de renforcer l'équité et l'efficacité des marchés publics, Rahhou a rappelé que le Conseil de la Concurrence n'est pas seul dans cette mission. « Nous ne sommes pas les seuls à surveiller les marchés publics. Il y a également le gouvernement, la Cour des comptes, la Commission nationale des marchés publics et bien sûr le secteur privé. C'est donc un sujet important qui restera d'actualité dans les années à venir », a-t-il conclu. Difficultés d'accès aux marchés publics pour les TPEM : Ahmed Rahhou réagit