Les membres du Conseil national du Parti de l'Authenticité et de la Modernité (PAM) se sont réunis, samedi, au Palais des Congrès de Salé pour la 29e session de leur conseil. Dans un contexte marqué par des enjeux nationaux pressants et des questions organisationnelles internes, la rencontre intervient alors que le gouvernement entre dans la seconde moitié de son mandat. Parmi les thèmes abordés, les succès diplomatiques récents du Maroc ont été au cœur des discussions, ainsi que la nécessité de renforcer l'action gouvernementale sur le front social et économique. Dans son discours d'ouverture, Najwa Koukouss, présidente du Conseil national du PAM, a souligné les récentes victoires diplomatiques du Royaume, obtenues grâce à la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Le point culminant de ces réussites est l'appui officiel de la France à la position marocaine sur le Sahara occidental, un soutien qui vient renforcer les efforts diplomatiques du pays. Elle a également mis en avant les orientations royales évoquées lors de l'ouverture de la quatrième année législative, insistant sur l'importance de la mobilisation nationale pour préserver la justice de la cause saharienne et déjouer les manœuvres des adversaires. Des défis internes à surmonter Cependant, cette session du PAM n'a pas été uniquement l'occasion de célébrer des succès diplomatiques. Koukouss a également abordé les défis internes. Elle a insisté sur la nécessité d'ouvrir un débat sérieux et responsable sur ce phénomène qu'est la migration collective, tout en appelant le gouvernement à intensifier ses efforts en matière d'investissement, d'emploi et de lutte contre le chômage. Koukouss a également exprimé l'importance de l'accélération des chantiers de développement pour contrer les discours pessimistes et désespérés, notamment ceux qui visent à démoraliser la jeunesse. Elle a par ailleurs mentionné que la loi de finances de 2025 apportera des réponses claires aux défis financiers, économiques et sociaux du pays, en tenant compte de la sensibilité des questions sociales qui affectent la population. En abordant le bilan à mi-mandat du gouvernement, Koukouss a reconnu les succès obtenus jusqu'à présent, tout en soulignant la nécessité d'un ajustement des priorités et d'une plus grande efficacité dans la mise en œuvre des engagements pris. La présidente du Conseil national du PAM a également relevé les critiques formulées à l'encontre du PAM par certains opposants, sans les nommer explicitement, qualifiant ces attaques de simples « rêveries qui ne se réaliseront jamais ». Justice sociale et territoriale au centre des préoccupations Pour sa part, Mohamed Mehdi Bensaid, membre de la direction collégiale du PAM, a également pris la parole pour appuyer les succès diplomatiques du Maroc. Il a souligné que le soutien international croissant à l'initiative marocaine d'autonomie pour le Sahara est la preuve que la position du Royaume est désormais largement reconnue. Il a dénoncé les tentatives de certains adversaires de dépenser les ressources de leurs peuples pour obtenir des victoires fictives contre le Maroc. Bensaid n'a pas manqué de rappeler que le Maroc fait toujours face à d'importantes problématiques sociales, malgré les avancées réalisées sous les directives royales. Il a insisté sur la nécessité de redistribuer équitablement les richesses nationales et de garantir la justice territoriale pour les régions moins favorisées. « Les défis que nous devons relever sont nombreux, et leurs effets se font encore sentir pour plusieurs catégories sociales », a-t-il déclaré. Il a également appelé à une coopération constructive entre les institutions et les élus, tout en mettant en garde contre l'amplification démesurée de certaines données à des fins purement politiques. Enfin, il a reconnu que la capacité d'achat des citoyens reste une priorité, en particulier dans un contexte de hausse des prix des produits de première nécessité. « Le soutien apporté à certaines denrées, dont la viande, n'a pas eu l'impact escompté sur le terrain », a-t-il regretté, tout en insistant sur la nécessité d'une action gouvernementale plus proactive pour alléger la pression sur les ménages marocains. Quand les discours rattrapent la réalité Ce qui frappe dans ce grand raout du PAM, c'est cette disposition quasi-chirurgicale à jongler entre l'optimisme et la nécessité impérieuse d'accélérer le rythme. En surface, tout semble sourire au gouvernement et à ses partenaires politiques : des victoires diplomatiques par-ci, des chantiers économiques par là. Mais au-delà des sourires de circonstance et des envolées lyriques sur les succès de la diplomatie marocaine, une vérité plus terre-à-terre émerge. L'inflation fait des ravages, les prix des denrées alimentaires ne cessent de grimper, et la réalité sociale semble plus complexe que les bulletins de victoire. La fameuse redistribution des richesses tarde encore à se manifester dans certaines régions déshéritées. Et puis, n'oublions pas cette bonne vieille « capacité d'achat » ou « pouvoir d'Aïcha », pour le dire en riant, des citoyens, devenue une sorte de mantra dans les discours politiques. On y ajouterait volontiers l'histoire de soutien à la viande qui « n'a pas eu l'impact escompté ». À croire que la viande se met, elle aussi, à narguer les décisions gouvernementales, en restant hors de portée du citoyen moyen. Mais, quelque part, il est une petite musique en sourdine qui risque de mettre quelques bâtons dans les roues : les citoyens attendent du PAM et de l'Exécutif, des résultats, pas seulement des promesses.