L'Envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU, Staffan de Mistura, a remis son Briefing sur la situation au Sahara et ses efforts consentis pour la reprise du dialogue entre les principales parties au conflit durant ces trois dernières années, en louant la proposition d'autonomie soumise par le Maroc affirmant que « le moment est venu » d'explorer les modalités que le Maroc envisage. Après avoir dressé le constat de la situation sur le terrain et énuméré les développements diplomatiques que la question du Sahara a connus au cours des derniers mois, tout en soulevant l'urgence de trouver une solution, le diplomate a révélé avoir évoqué avec les parties et d'autres pays, l'option d'une partition du Sahara au niveau de la Mauritanie, sans que les parties n'aient exprimé un intérêt pour cette proposition déterrée du temps de l'ancien envoyé personnel, James Baker. De Mistura a évoqué les relations conflictuelles entre le Maroc et l'Algérie. « L'état actuel des relations entre l'Algérie et le Maroc, avec la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays et d'autres manifestations de tensions, constitue une source de préoccupation continue et n'aide pas à la résolution du problème du Sahara », a-t-il noté dans son Briefing dont Hespress FR détient une copie. L'Envoyé personnel du SG de l'ONU a appelé à « dépasser cet état d'hostilité si nous voulons favoriser l'intégration de la région dans son ensemble », en affirmant que l'intégration pourrait à la fois faciliter et bénéficier des progrès dans le dossier du Sahara. Pour lui, le règlement des relations entre l'Algérie et le Maroc est une « priorité » qu'il entente « régulièrement » à Nouakchott, une autre capitale régionale dont il reste assuré de la « neutralité positive » sur ce dossier et de sa disponibilité à aider quand le moment viendra. De Mistura a également estimé que la stabilité de toute la région et l'amélioration de sa prospérité sont, et demeurent, en jeu. « La nature de certains incidents survenus au cours de l'année écoulée donne une idée des raisons pour lesquelles nous ne devons pas permettre une escalade entre le front polisario et le Maroc », a-t-il affirmé Et de souligner ses efforts pour le rétablissement d'un cessez-le-feu, ou du moins d'une cessation des hostilités. « Tandis que le Maroc insiste sur le fait que la responsabilité du rétablissement du cessez-le-feu incombe au front polisario, ce dernier continue de rejeter la faute sur le Maroc pour son effondrement », a-t-il noté. Sur le volet de la résolution du conflit, Staffan de Mistura a loué la proposition d'autonomie du Maroc soumise en 2007 en soulignant que tout le monde est « familier » avec cette dernière. Il a appelé le Maroc à faire plus d'efforts de vulgarisation de cette proposition en affirmant qu'il est temps pour lui et tous les interlocuteurs d'explorer les modalités envisagées concrètement. « Pour que cette exploration ait lieu, il est donc nécessaire que le Maroc fournisse des détails sur sa vision. Je me sens rassuré à cet égard par ma compréhension, lors de ma consultation bilatérale avec le ministre Bourita à la fin de notre rencontre à New York le mois dernier, qu'il apprécie l'urgence d'expliquer et d'élargir leur plan d'autonomie original de 2007 », a-t-il écrit dans son Briefing. « Le fait qu'une autonomie avancée et étendue pourrait être un modèle réussi a été illustré dans de nombreuses situations à travers le monde : les cas de l'Écosse, du Groenland, du Trentin-Haut-Adige et bien d'autres me viennent à l'esprit », a-t-il noté. De même, il affirmé que « le concept d'autonomie a suscité de l'intérêt et que le plan marocain de trois pages semble gagner du soutien bilatéral » et qu'il pensait que cela créait également « une attente, peut-être même un droit, de mieux comprendre ce que ce plan implique ». Selon lui, les populations concernées sont en droit de mieux comprendre ce qui est proposé, et un droit également pour le Conseil de Sécurité, le Secrétaire général des Nations Unies et lui-même d'évaluer les détails de la voie possible à suivre en comprenant comment ce plan permettrait l'exercice d'une forme crédible et digne d'autodétermination et selon quelles modalités. « Je crois toujours, sans préjuger de la solution choisie pour le règlement de la question du Sahara occidental, que le moment est venu pour moi et tous les interlocuteurs d'explorer les modalités que le Maroc envisage concrètement », a-t-il conclu.