Le Centre Marocain de Conjoncture (CMC) vient de publier le numéro 371 de sa revue mensuelle « Maroc Conjoncture« , un numéro spécial dédié à un thème d'actualité : le système économique et les mécanismes pour soutenir le développement social. Ce numéro propose une analyse approfondie des défis actuels et des opportunités pour l'économie marocaine dans un contexte de transformation globale. Selon le CMC, plusieurs sujets majeurs sont abordés dans ce nouveau numéro, dont : « comment sortir du piège des économies à revenu intermédiaire« , « l'essor des technologies d'intelligence artificielle au Maroc« , « les batteries électriques et les perspectives pour le secteur automobile marocain« , « les implications du nouveau classement du Maroc« , « le développement du haut débit Internet » ainsi que « la réforme des entreprises et établissements publics« . Autant de thématiques qui, ensemble, tracent une vision des voies à suivre pour assurer une croissance durable et inclusive. En particulier, le Centre met l'accent sur la nécessité de surmonter le « piège des économies à revenu intermédiaire« , un défi auquel le Maroc, comme d'autres nations émergentes, est confronté. Bien que des avancées significatives aient été réalisées au cours des dernières décennies, le CMC signale que la dynamique de convergence avec les économies développées montre des signes d'essoufflement. La clé pour débloquer cette situation réside, selon le Centre, dans l'accélération des réformes structurelles. Ces réformes visent notamment à moderniser l'architecture économique, à diversifier les structures productives, à améliorer la productivité, tout en renforçant l'inclusion sociale. La stratégie adoptée par le Maroc s'inscrit pleinement dans cette logique de transformation. Le développement des technologies de l'intelligence artificielle (IA) au Maroc est également un point focal de ce numéro. Le CMC souligne que le Royaume connaît un dynamisme notable dans ce domaine, avec des applications concrètes dans la reconnaissance vocale, l'analyse d'images et le traitement du langage naturel. Néanmoins, le Centre précise que si les infrastructures et la gestion des données ont progressé, les secteurs technologiques et de la gouvernance accusent un certain retard par rapport aux autres nations en pleine mutation numérique. Un autre volet majeur de cette publication concerne la réforme des entreprises et établissements publics. Le CMC rappelle que cette réforme a pour ambition de renforcer l'intervention de l'État dans des secteurs essentiels tels que la santé, l'énergie, l'eau et l'environnement. En parallèle, elle doit permettre aux entreprises publiques de jouer un rôle stratégique dans l'intégration économique du Maroc avec ses partenaires continentaux et internationaux, tout en stimulant l'investissement privé et en rendant l'économie marocaine plus compétitive. Cette analyse intervient dans un contexte de reprise de l'économie marocaine, malgré une conjoncture mondiale particulièrement tendue. Cette résilience offre de nouvelles opportunités de développement et de croissance, notamment par le biais d'investissements dans des secteurs clés. Selon les dernières prévisions de Bank Al-Maghrib (BAM), l'économie marocaine devrait enregistrer un ralentissement de la croissance à 2,8% en 2024, avant de rebondir à 4,4% en 2025. Ce ralentissement anticipé pour l'année prochaine est en grande partie attribuable à une baisse attendue de 6,9% de la valeur ajoutée agricole, hypothèse fondée sur une récolte céréalière moyenne de 55 millions de quintaux. En revanche, en 2025, la croissance agricole pourrait atteindre 8,6%, selon les projections de la banque centrale. Sur le plan non-agricole, la dynamique demeure positive avec une croissance prévue de 3,9 % pour 2024 et 2025, soutenue par la bonne performance des secteurs industriels, extractifs et touristiques. BAM note d'ailleurs que, malgré la dépendance de l'agriculture aux aléas climatiques, les autres secteurs continuent de profiter d'une reprise soutenue, tendance qui devrait s'amplifier avec la montée en puissance des investissements publics et privés.