L'ouverture de la saison de chasse approche à grands pas, ce qui est une bonne nouvelle pour les amateurs de cette activité. cependant, pour l'Agence Nationale des Eaux et Forêts (ANEF), c'est le moment de redoubler d'efforts pour lutter contre un fléau qui gangrène la faune marocaine : le braconnage. Alors que plusieurs régions du Royaume connaissent une hausse alarmante des actes de chasse illégale, l'ANEF a mis en place un dispositif de contrôle renforcé, affirmant ainsi sa détermination à protéger la biodiversité et à sévir contre les contrevenants. Entre le 12 et le 22 septembre 2024, plusieurs infractions graves à la législation sur la chasse et la faune sauvage ont été signalées, illustrant l'ampleur de ce phénomène et la nécessité d'une réponse rapide et efficace. Les actions répressives de l'ANEF se sont intensifiées, permettant de constater des actes de braconnage dans diverses localités : * Safi (Marrakech-Safi) : Le 12 septembre, dans la zone de Youssoufia, un braconnier a été surpris en flagrant délit de chasse durant la période de fermeture. Lors de l'intervention, les agents forestiers ont saisi une arme de chasse de type prohibé et ont rédigé un procès-verbal. * Taounate (Fès-Meknès) : Le 19 septembre, deux infractions distinctes ont été identifiées. Dans la forêt du Moyen Ourgha, un contrôle routier a permis d'intercepter deux individus en possession de 9 perdreaux et 7 palombes, capturés illégalement avec des moyens prohibés. Dans un autre incident sur un terrain privé à Tafrante, un braconnier utilisant un chien Slougui a agressé des agents forestiers après avoir été surpris. Le chien a été saisi et une enquête est en cours. * Zaio (Oriental) : Le 21 septembre, une chasse illégale en réserve permanente a été rapportée par la Sûreté Nationale. Un pigeon colombin a été capturé avec des méthodes prohibées et l'arme utilisée a été saisie. * Taroudant (Souss-Massa) : Le 22 septembre, dans la région d'Ighrem, des agents forestiers ont constaté la détention d'une gazelle de Cuvier, une espèce protégée. Deux ressortissants étrangers et un citoyen marocain ont été identifiés, et l'arme de chasse ainsi que d'autres moyens illégaux ont été saisis. Ces actions ne sont pas sans risques. L'ANEF souligne que "le braconnage constitue une menace non seulement pour la biodiversité, mais également pour la sécurité de son personnel". Un incident marquant s'est produit le 19 septembre, lorsqu'un braconnier a ouvert le feu sur un gardien de réserve à Safi avant de prendre la fuite. Ce type d'agression témoigne de la dangerosité croissante des opérations de lutte contre le braconnage et met en avant l'importance de la vigilance et de la coopération entre les différents acteurs de la sécurité. En ce sens, les infractions de braconnage ne passent pas inaperçues et les sanctions encourues sont sévères. Selon la gravité des délits, les contrevenants risquent des amendes allant de 8.000 dirhams à 100.000 dirhams, avec des peines d'emprisonnement pouvant atteindre six mois dans les cas les plus sérieux. Ces mesures sont conçues pour dissuader toute récidive et garantir la protection du patrimoine naturel du Maroc. L'ANEF est fermement décidée à renforcer ses actions et à collaborer avec les autorités locales et la gendarmerie royale pour assurer un respect strict de la législation en vigueur. Face à cette situation alarmante, l'ANEF invite également tous les citoyens à s'engager activement dans la protection de la faune et des écosystèmes. La sensibilisation du public est cruciale pour endiguer le braconnage, qui représente une menace non seulement pour les espèces menacées, mais aussi pour les équilibres écologiques fragiles. L'ANEF rappelle que "chaque année, environ 300 actes de braconnage sont recensés à travers le pays". Ces infractions, souligne-t-elle, portent atteinte à la richesse naturelle du Maroc et compromettent les efforts de conservation engagés par l'État et les ONG. C'est pourquoi il est impératif que "chaque citoyen prenne conscience de l'importance de la biodiversité et des conséquences des actes de braconnage".