La moralisation de la vie publique au Maroc est un enjeu central pour renforcer la confiance des citoyens envers leurs institutions. Le cas récent d'un député déchu, membre du Parti du progrès et du socialisme PPS, Abdessamad Khanani, en l'occurrence, de ses fonctions après une condamnation pour négligence grave et dilapidation de fonds publics, met en lumière les défis auxquels le Royaume fait face. Ce jugement symbolique montre la détermination des autorités judiciaires à ne plus tolérer l'impunité. Cependant, cette décision, bien que salutaire, doit, cependant, s'accompagner d'une réforme en profondeur pour instaurer une véritable éthique de la responsabilité. Mais l'on notera Un aspect notable de cette affaire réside dans le fait que ce sont des citoyens eux-mêmes, et non des adversaires politiques ou le président de la Chambre des représentants, qui ont déposé une requête auprès de la Cour constitutionnelle. Rôle de la société civile : un contre-pouvoir nécessaire Cette initiative citoyenne est particulièrement inhabituelle, car elle montre une prise en main directe par les électeurs, désireux de voir les principes de transparence et de responsabilité s'appliquer, même lorsque les institutions formelles ne prennent pas l'initiative de le faire. Cela dit, la Cour constitutionnelle a pris la décision, mercredi dernier, de démettre Abdessamad Khanani, de ses fonctions de député représentant la circonscription de Khouribga. Cette mesure entraîne l'organisation d'élections partielles pour combler le poste vacant, conformément aux dispositions prévues par le 5e alinéa de l'article 91 de la loi organique régissant la Chambre des représentants. Abdessamad Khanani a été démis à la suite d'une condamnation pour gestion défaillante des fonds publics, mettant en lumière une série de manquements graves. Il avait déjà fait face à des accusations similaires, soulignant un parcours politique entaché de controverses. Ce retrait force la tenue d'élections partielles pour pourvoir son poste, marquant un tournant dans l'application de l'intégrité au sein de la représentation politique marocaine. Cet événement illustre une fois de plus la volonté des institutions marocaines de renforcer la transparence et la probité dans la vie publique, en sanctionnant les comportements contraires à l'éthique attendue des responsables politiques. Justice en quête d'exemplarité La décision de la Cour constitutionnelle d'invalider le mandat d'un élu condamné pour avoir mis en péril les deniers publics est sans équivoque. Cette action reflète une volonté claire de faire de la transparence et de la probité les piliers de la gestion publique. Mais au-delà de cette sanction, la question se pose : comment éviter la récurrence de tels abus ? Il ne suffit pas de punir, encore faut-il prévenir. Pour cela, il est indispensable de mettre en place des mécanismes de contrôle efficaces et indépendants, capables de détecter les dérives avant qu'elles ne causent des dommages irréparables. Le renforcement de la transparence dans la gestion publique, l'obligation de rendre des comptes, et la mise en place d'institutions de contrôle robustes sont autant de mesures indispensables pour enrayer la corruption et l'abus de pouvoir. La moralisation de la vie publique ne peut être l'apanage des seules institutions judiciaires. La société civile a un rôle crucial à jouer dans ce processus, en tant que vigie. Elle doit être à l'avant-garde de la dénonciation des abus et de la promotion de l'intégrité. Les citoyens, eux aussi, doivent être au cœur de cette transformation. Leur sensibilisation à l'importance de l'éthique dans la vie publique, leur mobilisation contre la corruption et leur engagement pour une société plus juste sont essentiels. Une société civile forte et active est le meilleur rempart contre les dérives de ceux qui abusent de leur pouvoir.