Le ministère espagnol de l'intérieur a rejeté les demandes d'asile politique de deux prétendus "activistes sahraouis" qui avancent être « persécutés par les autorités marocaines ». Les demandeurs, qui vivent à Laayoune et souffrent de handicaps, sont arrivés à Madrid en provenance de Casablanca, comme le rapporte un média espagnol. Le ministère espagnol de l'intérieur a rejeté la demande d'asile politique présentée par Khalil El Idrissi, 31 ans, et sa sœur Rabab, 28 ans, qui se présentent comme des « activistes sahraouis persécutés par les autorités marocaines ». Arrivés à Madrid depuis Casablanca, ces deux individus ont emprunté la voie de nombreux "supposés activistes" ayant précédemment obtenu l'asile en Espagne. Cependant, leur demande a été rejetée par les autorités espagnoles, qui ont décidé de les maintenir dans la salle des personnes inadmissibles à l'aéroport de Madrid-Barajas. Il convient de noter que le 14 juillet, le ministère, dirigé par Fernando Grande-Marlaska, a également rejeté la demande d'asile politique présentée par un certain Hafed Zergui, son dossier ne remplissant pas les conditions requises pour son examen. Selon la presse espagnole, il avait déjà fait la même demande auprès des autorités de la Guyane française, où il vivait depuis un an, mais sans succès. Après un séjour au Mexique, il a pris un vol pour Laâyoune, avec une escale à Madrid. Et une fois arrivé à l'aéroport de Barajas, il a immédiatement demandé l'asile politique. Cela revient à dire que le gouvernement espagnol est lassé des demandes d'asile politique émanant de « prétendus activistes » qui, soutenus par des partis espagnols comme Sumar, Bildu (basque indépendantiste) ou le Bloc nationaliste galicien (BNG) ainsi que des ONG espagnoles, se servent de cette carte pour accéder au statut de réfugié en Espagne. Selon le secrétaire général du Centre marocain de recherche pour la globalisation « NejMaroc », Yassine El Yattioui, "la décision de l'Espagne de ne plus attribuer l'asile politique aux activistes du polisario s'inscrit dans une dynamique diplomatique complexe et sensible. Ce changement de politique s'explique principalement par la reconnaissance officielle par le gouvernement de Pedro Sanchez de la souveraineté marocaine sur le Sahara, un tournant significatif dans les relations hispano-marocaines". Depuis plusieurs mois, "Madrid et Rabat œuvrent pour un réchauffement diplomatique intense, essentiel pour les deux pays sur les plans diplomatique, géostratégique et économique", souligne M. El Yattioui. La coopération entre l'Espagne et le Maroc est cruciale dans de nombreux domaines : lutte contre le terrorisme, contrôle de l'immigration clandestine, échanges commerciaux, et exploitation des ressources énergétiques, indique-t-il. Aussi, "la reconnaissance de la marocanité du Sahara par Pedro Sanchez en mars 2022 marque un tournant décisif. Cette décision s'aligne avec la position de plusieurs autres nations et vise à stabiliser la région tout en renforçant les liens économiques et sécuritaires entre les deux pays. Pour Madrid, avoir un Maroc partenaire fiable est essentiel pour maintenir la stabilité dans la région méditerranéenne et pour gérer efficacement les flux migratoires en provenance d'Afrique subsaharienne", affirme le SG de NejMaroc. Et de poursuivre que "les répercussions de cette décision se font sentir immédiatement dans la politique d'asile espagnole. Par exemple, le ministère de l'Intérieur espagnol, dirigé par Fernando Grande-Marlaska, a rejeté la demande d'asile politique de Khalil El Idrissi et de sa sœur Rabab. Ces deux activistes, arrivés à Madrid en provenance de Casablanca, ont été maintenus dans la salle des personnes inadmissibles à l'aéroport de Madrid-Barajas. De manière similaire, le 14 juillet, la demande d'asile politique de Hafed Zergui a également été refusée, renforçant la position de Madrid face aux demandes jugées non fondées". Ces refus traduisent, de l'avis de l'analyste, "une fatigue croissante du gouvernement espagnol face aux demandes d'asile politique émanant de « prétendus activistes » sahraouis". Ces demandes, souvent soutenues par des partis politiques espagnols comme Sumar, Bildu ou le Bloc Nationaliste Galicien (BNG) et par diverses ONG, "sont perçues comme des moyens détournés d'obtenir le statut de réfugié en Espagne". La pression politique interne, conjuguée aux nouvelles réalités diplomatiques, pousse Madrid à adopter une posture plus stricte et sélective en matière d'asile politique, note M. El Yattioui. Et de conclure que "cette évolution des relations hispano-marocaines reflète une volonté stratégique de Madrid d'assurer une coopération étroite avec Rabat. En misant sur une alliance forte avec le Maroc, l'Espagne cherche à garantir sa sécurité nationale, à stabiliser la région nord-africaine et à renforcer ses intérêts économiques. Cette politique d'asile plus restrictive s'inscrit donc dans un cadre plus large de réalignement géopolitique et de priorités nationales, illustrant une stratégie diplomatique cohérente et pragmatique".