Le conseil d'administration de Nissan a échoué à trouver, lundi 17 décembre, un remplaçant à Carlos Ghosn, lors d'une réunion du Conseil d'administration et a préféré remettre l'échéance à plus tard tenant tête à son actionnaire majoritaire. Sous pression de la part de Renault, le constructeur automobile nippon Nissan, doit essayer de trouver un remplaçant à son ancien PDG, le libano-franco-brésilien Carlos Ghosn toujours en détention au Japon. Mais lundi, lors de son assemblée générale convoquée en urgence par le constructeur français, Nissan n'a pas pu mettre un nom sur le successeur du magnat de l'automobile qui a été déchu de son poste après son arrestation le 19 novembre à Tokyo à cause de dissimulation de revenus au fisc. Faisant suite à l'Assemblée Générale, Nissan a publié un communiqué informant que le conseil a « pris acte de la poursuite des discussions (…) et a réaffirmé ses efforts pour informer pleinement ses partenaires de l'alliance, Renault et Mitsubishi Motors » mais le nom de l'heureux élu n'est toujours pas donné. Un comité, composé de trois membres du conseil d'administration a spécialement été formé pour proposer le nom du successeur de Carlos Ghosn. Depuis l'inculpation de Carlos Ghosn, la constructeur automobile français craint pour sa réputation à cause notamment de l'inculpation de Nissan dans la même affaire, en tant que personne morale puisqu'il n'a pas déclaré aux autorités boursières japonaises quelques 5 milliards de yens équivalant à 38 millions d'euros étalés sur une période de cinq ans, de 2010 à 2015. En outre, Nissan reste soupçonné d'avoir fait la même chose sur les années 2015,2016,2017,2018 en ne déclarant pas 4 milliards de yens soit 31,1 millions d'euros. Dans un courrier adressé à son partenaire nippon qui a été sauvé de la faillite, Renault (détenteur de 43,4% du capital de Nissan) a demandé à ce qu'une Assemblée Générale soit convoquée de façon à « discuter de la gouvernance et d'autres sujets, comme des personnes nommées par Renault au conseil d'administration de Nissan et dans ses hauts rangs », rappelle le message. Faisant suite à la réunion de lundi, le patron exécutif de Nissan Hiroto Saikawa, qui fut le disciple de Carlos Ghosn, a déclaré lors d'une conférence de presse que « nous n'avons pas d'échéance précise en tête. Même si la décision n'est pas prise d'ici fin mars, je pense que cela ne pose pas problème ». Entre les deux partenaires, cela fait quelques années que les tensions sont palpables, car Nissan ne conçoit pas que Renault soit l'actionnaire majoritaire dans l'alliance, tandis que le constructeur japonais ne possède quant à lui que seulement 15% du français sans avoir un droit de vote.