Le Maroc se positionne en pionnier de la transition énergétique, plaçant l'hydrogène vert au cœur de sa stratégie. Une « Offre Maroc » ambitieuse vise à catalyser cette transition, ouvrant la voie à une croissance durable et compétitive. Détails. Dans le contexte actuel, marqué par des défis environnementaux, économiques et politiques persistants, le Nouveau Modèle de Développement du Maroc préconise un profond changement de cap énergétique à l'échelle nationale. L'hydrogène vert est perçu aujourd'hui comme un élément clé et un puissant moteur de la transition énergétique et de la croissance durable, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives pour l'économie marocaine. Ainsi, conformément aux hautes instructions royales, le gouvernement a conçu une « Offre Maroc » concrète et incitative, dont la circulaire a été émise ce lundi par le chef de l'Exécutif, couvrant l'intégralité de la chaîne de valeur de l'hydrogène vert et adaptée aux besoins des investisseurs. Cette initiative vise à positionner le Royaume en tant qu'acteur compétitif dans ce domaine prometteur, avec pour ambition de maximiser les retombées positives pour le Maroc. Champ d'application de l'Offre Maroc L'Offre Maroc s'adresse aux investisseurs ou consortiums désirant produire, dans le Royaume, à échelle industrielle, de l'hydrogène vert et ses dérivés et adressant le marché domestique, l'export ou les deux à la fois. Elle couvre les projets intégrés, de l'amont à l'aval de la chaîne de valeur, allant de la production d'électricité à partir d'énergies renouvelables et de l'électrolyse, jusqu'à la transformation de l'hydrogène vert en ammoniaque, méthanol, carburants synthétiques, etc., ainsi que les aspects logistiques associés. Les investisseurs ciblant certains aspects de la production d'hydrogène vert, en amont ou en aval de la chaîne de valeur, restent éligibles aux programmes nationaux destinés à promouvoir l'économie et attirer l'investissement au Maroc, y compris la nouvelle charte de l'investissement, sous réserve du respect des conditions légales et réglementaires en vigueur. Ils peuvent s'adresser aux Centres Régionaux d'Investissement de la Région concernée ou à l'Agence Marocaine de Développement des Investissements et des Exportations s'ils ne sont pas encore décidés sur la région d'investissement. Foncier mobilisé pour la mise en œuvre de l'Offre Maroc Le foncier joue un rôle crucial dans le développement de la filière de l'hydrogène vert. En ce sens, l'État a identifié un foncier public d'environ un million d'hectares, spécialement dédié, accessible et offrant un fort potentiel pour la production d'hydrogène vert. Ce foncier est déjà couvert par les arrêtés de l'autorité gouvernementale chargée de l'énergie, définissant les zones pour les projets de production d'énergie solaire et éolienne. Dans une première phase, environ 300.000 hectares seront disponibles, pouvant être divisés en parcelles de 10.000 à 30.000 hectares. Compte tenu du caractère émergent de la filière de l'hydrogène vert, l'État a choisi d'adopter une approche progressive pour s'adapter aux évolutions technologiques, législatives, réglementaires et du marché. Pour les investisseurs intéressés par une superficie plus importante, justifiée par la taille de leur projet, une assiette minimale d'environ 30.000 hectares sera disponible dans la première phase. Ils auront également une visibilité sur la superficie totale qui leur sera attribuée ultérieurement, avec une libération progressive et sous conditions, conformément aux dispositions de l'Offre Maroc. Les autorités gouvernementales chargées de l'Intérieur ainsi que de l'Economie et des Finances sont chargées de la mobilisation du foncier destiné à l'Offre Maroc. Infrastructures nécessaires au développement de la filière de l'hydrogène vert Les projets intégrés d'hydrogène vert, en raison de leur complexité et de leur envergure, requièrent une infrastructure dédiée. Ainsi, l'Offre Maroc inclut la planification, la mutualisation, le développement et la maintenance d'une infrastructure compétitive, conforme aux normes internationales et adaptée aux besoins de l'industrie de l'hydrogène vert. Cette infrastructure peut être développée en partenariat public-privé avec des investisseurs nationaux ou étrangers. L'autorité gouvernementale chargée de l'Équipement et l'Agence Nationale des Ports, en coordination avec l'autorité gouvernementale chargée du Budget, sont chargées d'étudier les besoins en infrastructures portuaires pour la filière de l'hydrogène vert, incluant les coûts et les schémas de financement. Par ailleurs, l'autorité gouvernementale chargée de l'Énergie et l'Office National des Hydrocarbures et des Mines (ONHYM), en coordination avec l'autorité gouvernementale chargée du Budget, sont responsables d'étudier un réseau national d'hydrogénoducs et de gazoducs transformés, destiné à être connecté au réseau européen d'hydrogène vert, avec évaluation des coûts et schémas de financement. En outre, l'autorité gouvernementale chargée de l'Eau, ainsi que l'Office National de l'Électricité et de l'Eau potable (ONEE), en coordination avec l'autorité gouvernementale chargée du Budget, doivent identifier les synergies entre les besoins en eau dessalée des projets d'hydrogène vert et les stations de dessalement existantes et futures, avec évaluation des coûts et schémas de financement. De plus, les gouvernementales chargées de l'Équipement, de l'Eau et de l'Énergie, ainsi que l'ONHYM, en coordination avec l'autorité gouvernementale chargée du Budget, sont chargées d'étudier les cavités salines pour le stockage de l'hydrogène vert, avec évaluation des coûts et schémas de financement. Pour sa part, l'ONEE doit accélérer la mise en œuvre de son plan d'investissement et ouvrir au secteur privé la possibilité d'investir dans le réseau électrique national pour renforcer les connexions de transport d'énergie renouvelable entre les provinces du sud du Maroc et le reste du pays. En outre, l'autorité gouvernementale en charge de l'Industrie et du Commerce doit évaluer le potentiel d'intégration industrielle locale dans la filière de l'hydrogène vert au Maroc. Cela inclut l'identification des secteurs industriels qui peuvent être intégrés localement, l'analyse des perspectives, l'évaluation des besoins en ressources humaines et en énergie, ainsi que l'identification des zones industrielles nécessaires en termes de taille, d'emplacement, de services requis, de modèle de gestion et de création d'emplois. Pour renforcer la compétitivité de la filière, l'État encourage la massification et la mutualisation des infrastructures telles que les hydrogénoducs, les ports et les stations de dessalement. L'Agence Marocaine pour l'Énergie Durable, MASEN, joue un rôle crucial en consolidant les besoins des investisseurs, en aidant les autorités gouvernementales à transformer ces besoins en études concrètes (taille cohérente des infrastructures, planification et calendrier de mise en œuvre, structure institutionnelle et cadre juridique et financier...), et en contribuant à une planification intégrée des études.