Le président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, est attendu ce mercredi au Maroc pour une visite officielle. Selon la presse ibérique, le socialiste pourrait rencontrer à l'occasion le Roi Mohammed VI, mais cette information n'a été rendue officielle ni du côté de Madrid, ni du côté de Rabat. Annoncée par l'agence de presse espagnole EFE, la visite de Pedro Sanchez revêt un caractère spécial, non seulement elle intervient en début de mandat du chef du gouvernement espagnol, et c'est une habitude historique qu'il effectue son premier déplacement à l'étranger au Maroc. Mais cette visite intervient aussi dans un contexte de renforcement des liens entre Madrid et Rabat suite au soutien de l'Espagne au plan d'autonomie marocain au Sahara, une position longtemps attendue par le Maroc et porteuse d'une grande signification, spécialement puisque l'Espagne est l'ancienne puissance coloniale au Sahara. Selon la même source, Pedro Sanchez sera accompagné du ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, qui a récemment réitéré la position de Madrid par rapport au Sahara en soutenant que la base sur laquelle Madrid s'appuie est celle de la légalité internationale et le contenu de la déclaration conjointe hispano-marocaine signée à Rabat. « Le Maroc est un pays voisin, ami et partenaire stratégique de l'Espagne dans tous les domaines », a indiqué un communiqué diffusé par La Moncloa pour annoncer le voyage du Premier ministre espagnol. Et d'ajouter que « cette visite, qui a lieu au début de cette nouvelle législature, souligne les liens profonds qui unissent les deux pays ». Concernant l'audience que pourrait lui accorder le Roi Mohammed VI, certains médias espagnols l'ont annoncée sans sources officielles, mais il semblerait plus probable que Pedro Sanchez soit reçu par le chef du gouvernement marocain, Aziz Akhannouch. Plusieurs dossiers et sujets centraux au coeur des relations entre le Maroc et l'Espagne seront discutés, à commencer par le point qui sera fait sur les différents engagements des deux pays pris lors de dernier sommet bilatéral. Le commerce entre les deux pays atteint déjà des niveaux plus qu'encourageants, l'Espagne étant le premier partenaire commercial du Maroc. L'année dernière, les deux pays ont signé pas moins de 19 mémorandums d'accord dans de nombreux secteurs, notamment la sécurité, l'économie, la santé et l'éducation, lors de la Réunion de Haut niveau (RHN) Maroc-Espagne. Le dossier sécuritaire et la coopération bilatérale dans le domaine de la migration illégale, ainsi que le trafic de drogue, seront un autre important dossier pour les deux pays, particulièrement pour l'Espagne. Rabat et Madrid devraient également s'accorder sur les détails liés à l'organisation de la Coupe du Monde 2030 organisée dans le cadre d'un dossier tripartite avec le Portugal, et qui sera la première de son genre à être tenue sur deux continents, qui demeurent néanmoins si proches l'un de l'autre. La visite de Pedro Sanchez au Maroc vient également en contrepied à la dernière manifestation d'hostilité de l'Algérie vis-à-vis de l'Espagne, Alger ayant annulé à la dernière minute le déplacement du ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares. Avec cette visite de premier plan, du chef du gouvernement espagnol au Maroc, c'est une véritable déconvenue pour le régime d'Alger qui voit non seulement que l'Espagne a choisi Rabat pour le déplacement officiel de Pedro Sanchez, mais encore, elle l'organise quelques jours seulement après celle que devait effectuer le chef de la diplomatie espagnole à Alger, de quoi montrer l'importance accordée à Rabat, et la réaffirmation de la position espagnole sur le dossier du Sahara. Enfin, entre le Maroc et l'Espagne, restent deux sujets sur lesquels les deux pays n'ont pas encore avancé, et il s'agit des douanes commerciales à Sebta et Melilla. Des essais ont déjà été conduits mais le problème reste évidemment de nature technique. Les deux pays ont déjà convenu de les mettre en oeuvre, sans qu'un calendrier précis ne soit communiqué, mais ces dernières semaines, l'exécutif espagnol se heurte, à ce sujet, à une offensive et une salve de critiques de la part de l'opposition, notamment du parti d'extrême droite, VOX.