Le débat autour de l'amendement du Code de la Presse et de l'Edition se poursuit. Dans ce cadre, le programme Nouabook pour la Presse Parlementaire a organisé, le 27 juillet à Rabat, une conférence sur le projet de loi 71-17 modifiant et complétant le code de la presse et de l'édition. Il a principalement été question de la double peine, qui consiste à juger le journaliste conformément aussi bien au Code pénal qu'à celui de la presse et de l'édition, une mesure qui semble inquiéter les parties concernées, et que le ministre de la Culture et de la Communication a affirmé avoir pris en considération. Concepts flous, risque de dépassements Les intervenants ont également jeté la lumière sur certaines exigences et conditions figurant dans ledit projet de loi et qui s'appliquent principalement au poste de directeur de publication des journaux papier et électroniques. Les conférenciers ont exprimé leur crainte vis-à-vis du transfert des articles du code de la Presse et de l'Edition au Code Pénal. Par ailleurs, les interventions ont focalisé l'attention sur le vide juridique relatif à la définition de certains concepts, tel l'apologie du terrorisme, l'incitation à la haine, l'atteinte à certaines catégories de la société, des concepts qui restent vagues et qui pourraient induire en erreur. « Il faut que ces concepts aient une définition claire et significative pour permettre aux journalistes, aux lecteurs, et aux personnes ressource de trancher là-dessus », a dans ce sens déclaré à Hespress FR Hanane Rihab, députée de l'Union Socialiste des forces Populaires. Selon la députée, « en exerçant son métier, et en réalisant l'un des genres journalistiques, le reportage en l'occurrence, le journaliste risque d'être poursuivi pour avoir employé un terme, ou commis un dépassement en rapport avec l'un de ces concepts toujours non définis, ou simplement pour avoir décrit un fait ». Déontologie et éthique au menu Le débat sur les modifications du Code de la Presse et de l'Edition a, tout naturellement, mené à l'éthique et la déontologie du métier qui pourraient pousser le journaliste à s'auto censurer en exerçant sa profession. Pour les intervenants, il est inévitable de parler de la déontologie des médias, étant donné que certaines pratiques sont là, même si elles vont à l'encontre de l'éthique du métier, et qui, pourtant, peuvent parfois bénéficier d'une grande indulgence. Au terme de la rencontre, les participants ont insisté sur la nécessité de poursuivre les journalistes conformément au Code de la Presse et de l'Edition, comme ils n'ont pas manqué de mentionner la particularité de ce code qui régit, non seulement un métier, mais un champ de liberté où le journaliste se trouve entre l'enclume d'une vision progressiste reposant sur la liberté, et le marteau de la censure et de la répression.