Pedro Sanchez se rapproche de plus en plus de rempiler pour un nouveau mandat avec un accord conclu avec les indépendantistes catalans du Parti Junts qui ne fait aucune mention du Sahara marocain. Signé ce jeudi entre le parti indépendantiste dirigé par Carles Puigedemont, exilé en Belgique depuis la tentative de sécession en 2017 et le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) du Premier ministre par intérim, l'accord jette les bases d'une prochaine investiture de Pedro Sanchez grâce à une coalition de gauche élargie. Si les tractations vont bon train, l'investiture de Pedro Sanchez ne devrait pas tarder, et devrait même avoir lieu la semaine prochaine. Le leader socialiste a dû faire des dérogations et des compromis importants pour obtenir le soutien des Catalans qui réclament une amnistie générale pour les auteurs du référendum de 2017 en Catalogne. L'accord ne mentionne en aucun point la question du Sahara qui aurait pu être un sujet de discorde entre les deux partis au vu de la tentative de sécession par référendum illégal mis en oeuvre par le parti de Carles Puidgemont pour une Catalogne indépendante de l'Espagne. Les indépendantistes catalans pourraient voir chez la milice du polisario une sorte d'objectif commun, bien que les deux dossiers soient complètement opposés et n'ont pas les mêmes référents historiques ou les mêmes acteurs, ni les mêmes visées. L'une des majeures différences entre les deux dossiers, est que dans le cas de la Catalogne, il n'y a pas de pays tiers, qui dirige la milice pour assouvir ses objectifs expansionnistes, faisant du polisario un simple proxy. Le parti Junts semble avoir compris les différences entre les deux cas et avoir surtout compris que la position de l'Espagne exprimant son soutien à l'intégrité territoriale du Maroc, ainsi qu'en marquant son adhésion à la proposition d'autonomie au Sahara soumise par le Royaume en 2007, n'était pas seulement celle du gouvernement de Pedro Sanchez mais celle de l'Etat espagnol. Cette notion a été comprise et adoptée également par la coalition d'extrême gauche Sumar dont la présidente avait, tantôt, des positions controversées sur le Maroc. D'ailleurs, les socialistes du PSOE ont conclu un accord avec Sumar de la même manière qu'avec Junts, qui ne comprenait aucune référence ou quelconque mention du dossier du Sahara. Avec Junts, le PSOE s'est engagé à reconnaître les principales revendications des Catalans, à savoir l'amnistie des dirigeants ayant organisé la tentative de sécession, de ne plus les considérer comme condamnés pour séparatisme. La question qui reste en suspens est le statut de la Catalogne que Junts souhaite voir reconnue comme une nation. Pedro Sanchez compte déjà l'adhésion de 178 députés, dont les 7 sièges de Junts à la Chambre des représentants pour accéder de nouveau aux fonctions de Premier ministre.