La ministre allemande de l'Intérieur, Nancy Faeser, débutera, lundi prochain, une visite dans le Royaume du Maroc. Ce déplacement revêt un intérêt particulier tant pour l'opinion publique que pour l'élite politique de Berlin, car elle abordera des dossiers cruciaux tels que l'immigration et la sécurité. Au cours de cette visite officielle, la ministre allemande est attendue à Rabat pour rencontrer son homologue marocain, Abdelouafi Laftit. Elle abordera ainsi un éventail de sujets d'intérêt majeur pour l'Allemagne, notamment ceux liés à l'immigration et à la sécurité, des thématiques cruciales pour les deux pays. La visite de la ministre allemande s'inscrit dans la continuité des informations relayées par les médias allemands, évoquant des pourparlers entre Berlin et un groupe d'Etats africaines, dont le Maroc, en vue de conclure des accords sur les questions migratoires. Cette initiative découle du plan élaboré par le gouvernement fédéral allemand visant à établir un cadre régulateur pour les frontières et à faire face à l'immigration irrégulière. En contrepartie, elle prévoit l'attraction de travailleurs qualifiés en provenance de ces pays. Cette approche, soutenue par une majorité d'Allemands, est renforcée par le fait que 62% d'entre eux considèrent le Maroc comme un « pays d'origine sûr », selon un récent sondage conduit par l'Autorité générale de radiodiffusion. De surcroît, l'Allemagne ambitionne de mettre en place un nouvel arsenal législatif pour lutter contre l'immigration irrégulière. Nancy Faeser a en ce sens présenté un projet de loi visant à faciliter les procédures de renvoi des réfugiés dépourvus de droit de séjour. Parmi les mesures envisagées, on compte l'extension de la durée maximale de la garde à vue avant expulsion, passant de 10 à 28 jours, ainsi que des dispositions visant spécifiquement à faciliter l'expulsion des individus affiliés à des organisations criminelles. Le projet propose également de supprimer l'obligation d'informer préalablement les personnes destinées à être expulsées, afin d'éviter toute tentative de fuite ou de dissimulation. Cette mesure marque un pas significatif dans la mise en œuvre d'une politique migratoire plus stricte en Allemagne. « Pour protéger le droit fondamental à l'asile, nous devons limiter de manière significative la migration irrégulière« , a souligné la ministre allemande, notant que « ceux qui n'ont pas le droit de rester doivent quitter à nouveau notre pays. Le nombre de rapatriements effectués cette année est déjà supérieur d'environ 27% à celui de l'an dernier sur la même période. Il n'en reste pas moins qu'il y a un besoin considérable d'action« . Malgré un rejet de leur demande d'asile en Allemagne, la majorité des demandeurs se voient toujours accorder une autorisation de séjour, même si elle est souvent temporaire. Cela peut découler de divers motifs tels que des raisons médicales, la présence d'un enfant ayant le statut de résident ou encore l'absence de documents d'identité. Cependant, les efforts visant à expulser les individus concernés se heurtent à divers obstacles. Ces derniers peuvent être d'ordre législatif, mais aussi découler d'une coopération insuffisante de la part des pays d'origine des migrants. L'Allemagne s'emploie activement à conclure des accords bilatéraux avec différents États pour résoudre cette problématique, tout en cherchant à créer des voies d'immigration légale. Nancy Faeser a également exprimé son intention de proposer une augmentation des peines minimales et maximales pour ceux qui se livrent au trafic de migrants. Elle espère obtenir l'approbation du cabinet pour ces modifications dès le début du mois de novembre, illustrant ainsi la volonté du gouvernement de renforcer les mesures visant à dissuader cette pratique illégale.