Dans un communiqué, le Conseil national des droits humains (CNDH) indique qu'une violation du droit à la vie et une atteinte flagrante aux droits de l'Homme le long d'une frontière floue et dans une zone non contestée a été perpétrée par l'Algérie. Cela vient en réponse au communiqué publié ce même jour par, le ministère algérien de la Défense nationale qui avait reconnu que des garde-côtes avaient tiré en direction des jet-skis. La tragédie en eaux territoriales de Saïdia, au cours de laquelle les forces côtières algériennes avaient utilisé des munitions réelles le mardi 29 août 2023, ont provoqué la mort de deux jeunes marocains, portant ainsi atteinte à leur droit à la vie. Le corps d'une des victimes, Abdelali Mchiour en l'occurrence se trouve toujours en Algérie, tandis qu'un jeune homme reste dans un état critique à l'hôpital d'Oujda et qu'un autre jeune marocain est détenu par l'Algérie indique le CNDH. Ce dernier dirigé par Amina Bouayach, alerte sur la condamnation en Algérie d'un des rescapés du drame de Saïdia à 18 mois de prison ferme. Son nom est Smail Nabi. Le CNDH s'étonne de la rapidité du jugement et appelle à offrir au détenu toutes les garanties d'un procès équitable et public, permettant la présence d'observateurs internationaux pour garantir sa sécurité et souligne la légitimité des demandes de sa famille en faveur de sa libération et de sa remise aux autorités marocaines. L'Institution insiste également sur le droit légitime de la famille de M. Abdelali Mchiour de récupérer son corps afin de lui rendre les derniers hommages et de l'enterrer conformément aux coutumes sociales et culturelles marocaines. Dans sa communication, le CNDH sur la base d'informations préliminaires recueillies et des faits objectifs, condamne l'utilisation de munitions réelles par les forces côtières algériennes dans les eaux territoriales de l'est de la Méditerranée envers des citoyens innocents, au lieu d'entreprendre des actions humanitaires, comme il est mondialement reconnu, pour secourir des personnes en détresse en mer, en violation flagrante des normes internationales et du droit international des droits de l'Homme. L'Institution s''interroge sur les raisons pour lesquelles les autorités maritimes algériennes ont eu recours à des tirs réels contre des personnes non armées, ne représentant aucune menace imminente pour la vie. Le CNDH rappelle en outre que le sauvetage de vies humaines en mer est un principe fondamental du droit international qui ne souffre d'aucune restriction et prévaut sur toutes autres considérations. Aussi, considère-t-il que l'acte commis par les forces côtières algériennes constitue une violation grave des normes internationales relatives à la protection de la vie et de la sécurité des personnes en mer, notamment les dispositions de la Convention internationale pour la sauvegarde de la vie humaine en mer adoptée en novembre 1974 et la Convention internationale sur la recherche et le sauvetage en mer adoptée le 27 avril 1979, amendée en 2004, en particulier les chapitres 1, 2 et 3 de cette convention, ainsi que sa violation explicite de l'article 98 de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer adoptée le 10 décembre 1982 . Le CNDH continuera à suivre de près la situation du survivant M. Mohammed Qaisi et des familles des victimes pour assurer la Justice et enregistre la décision du parquet en l'invitant à publier les résultats des enquêtes à venir. Le Conseil au nom de sa présidente Amina Bouayach et de son secrétaire général, ainsi que de tous ses membres et de son personnel, présente ses condoléances sincères et son soutien aux familles de cette douloureuse tragédie.