Dans une initiative qui en a surpris plus d'un, la Mauritanie a annoncé sa disposition à accueillir une réunion extraordinaire des ministres des AE des pays de l'UMA. Cela n'aurait pas surpris si cette annonce n'était pas survenue 48 heures seulement après l'appel de l'Algérie pour la tenue d'une réunion des ministres maghrébins des affaires étrangères. En effet, dans ce qu'elle a considéré comme une réponse à l'invite du roi Mohammed VI d'engager un « dialogue direct » entre Rabat et Alger, l'Algérie a annoncé avoir « saisi officiellement le Secrétaire général de l'Union du Maghreb arabe pour l'appeler à organiser dans les délais les plus rapprochés une réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'UMA ». Abondant dans le même sens, Nouakchott a vite fait, de « saluer cette initiative » et d'exprimer sa « volonté et sa disponibilité » à accueillir cette rencontre dans les meilleurs délais. Un communiqué du ministère mauritanien des Affaires étrangères et de la coopération, souligne à cet effet, que « la Mauritanie, lors de toutes les rencontres arabes, continentales et internationales a toujours réaffirmé son attachement à l'union du Maghreb Arabe en tant cadre pour la consolidation des relations fraternelles entre les pays ». Et d'ajouter que « l'union du Maghreb Arabe est un outil à même de réaliser la complémentarité et l'intégration économique entre des frères dans un monde où les ensembles s'imposent d'eux même comme solution face aux multiples défis ». Pour rappel, le 6 novembre dernier, dans son discours de la Marche verte, le roi Mohammed VI exprimait son « engagement à œuvrer main dans la main » avec l'Algérie, « dans un total respect des institutions nationales de leur pays ». Le monarque se déclarait également favorable à « la création d'un mécanisme politique conjoint de dialogue et de concertation », selon un format que les deux pays s'accorderont à définir. Lire aussi: Maroc-Algérie : vers une reprise de dialogue aux contours (encore) mouvants De son côté, Alger, qui rejette toute « bilatéralisation » de la question du Sahara, a riposté par le biais de cette « initiative » plus élargie. Pour mieux faire durer ce jeu du chat et de la souris?