Clap de fin pour l'affaire Thami Benani qui a tenu l'opinion publique en haleine des années durant! La chambre criminelle de première instance près la cour d'appel de Casablanca a condamné à une peine de 20 ans de prison chacun des deux jeunes hommes impliqués dans ce meurtre. C'est le début de la fin d'un long combat d'une mère qui a longuement cherché à mettre en lumière le drame dont a été victime son fils, et qui avait ce faisant gagné la sympathie d'une large frange de la société. Durant le procès, la défense des deux prévenus dans l'affaire s'était efforcée, lors de longues plaidoiries depuis vendredi dernier, de réfuter les accusations portées contre eux, et d'affirmer leur innocence. Les avocats des deux jeunes accusés ont estimé que leurs clients avaient subi une injustice à la suite de leur arrestation en l'absence de preuves qu'ils avaient commis un meurtre, comme l'a déclaré l'avocat Mohamed Sinaoui : « La défense de Benani parle du fait que ce dernier est mort et n'a pas dit meurtre, et la mort peut résulter d'un accident ou une overdose.... ». Après de longues années de lutte, lors desquelles elle a dénoncé des « négligences » , des « tentatives » pour classer le dossier sans suite, et des « pressions » exercées pour que les coupables ne soient ni accusés ni emprisonnés, Hayat, la mère de Thami Benani, a enfin obtenu la réponse tant attendue, et la thèse du meurtre a enfin été confirmé par le ministère public. En effet, lors de l'audience du vendredi 7 juillet, le parquet général de la cour d'appel de Casablanca avait surpris l'assistance en affirmant que le crime était établi. Le représentant du ministère public a ainsi confirmé que le meurtre de Benani était avéré, soulignant que la tête avait été retrouvée séparée du corps, outre la présence de contusions sur le corps. Le substitut du procureur général a souligné que le lieu où le crime avait été reconstitué n'était pas le même endroit où le corps avait été retrouvé, indiquant que les meurtriers avaient abandonné Thami et s'en étaient rapidement allés. Il a également noté que le pantalon porté par la victime semblait déchiré, ce qui était considéré par le médecin légiste comme une tendance chez les jeunes, indiquant que la déchirure du pantalon résultait d'un acte de traction en ce sens que la victime a été traînée, concluant ainsi que Thami avait été victime de violence. Il a à cet égard requis les peines maximales à l'encontre des accusés détenus à la prison d'Oukacha. De son côté, la défense de la partie civile a exposé les détails de la disparition du jeune Thami Benani depuis 2007, soulignant qu'il était en train de célébrer un anniversaire avec ses amis avant de disparaître. La défense a également demandé à la cour de rouvrir l'enquête sur l'incident en introduisant une requête afin de déterminer l'emplacement des parents grâce aux numéros de téléphone au moment du crime. Pour rappel, le jeune Thami Bennani, âgé de seulement 17 ans au moment des faits, avait disparu dans des circonstances mystérieuses il y a plus de 15 ans à Mohammedia.