À l'approche de l'Aïd al-Adha, des rumeurs circulent sur les réseaux sociaux, prétendant que le prix des moutons importés d'Europe et destinés au sacrifice ne dépasse pas 700 dirhams par tête, alors que les importateurs les vendent sur le marché marocain à 2.700 dirhams. Ces informations, largement diffusées par les Marocains sur les réseaux sociaux, ont suscité des critiques envers les importateurs en raison de la prétendue différence de profit entre le prix d'importation et le prix de vente sur le marché marocain, compte tenu notamment du soutien accordé par le gouvernement, d'une valeur de 500 dirhams par tête d'ovin importée spécialement pour l'Aïd Al-Adha. Cependant, les importateurs réfutent la véracité de ces informations circulant sur les prix des moutons importés. Mohamed Jebli, président de la Fédération marocaine des acteurs de la filière élevage (FMAFE), exprime son étonnement face aux discussions sur le fait que le prix des moutons importés ne dépasse pas 700 dirhams, déclarant à Hespress que tout cela « n'est pas vrai« . Selon les données fournies par la FMAFE, le prix des moutons au niveau des pays européens autorisés à l'importation avoisine les 57 dirhams par kilogramme. Ainsi, le prix d'un agneau pesant 50 kilogrammes atteindrait 2.850 dirhams, et non pas 700 dirhams, selon la fédération. Alors que les Marocains craignent une hausse des prix des sacrifices cette année en raison de la faible offre du cheptel national et du recours à l'importation de moutons d'Europe pour combler le déficit, Jebli affirme que le prix de vente ne sera pas différent des années précédentes, et tournera autour de 57 dirhams par kilogramme, grâce au soutien accordé par le gouvernement à cette fin. Un certain nombre de Marocains critiquent l'octroi de subventions aux importateurs d'ovins destinés au sacrifice, au lieu de les accorder directement aux citoyens pour les aider à acheter leurs propres moutons. Cependant, le président de la FMAFE affirme que les importateurs subissent des pertes en raison de la mort de certains moutons importés, ainsi que des frais de main-d'œuvre, d'alimentation et de transport liés au processus d'importation. La FMAFE estime que « l'objectif d'un groupe d'importateurs qui se sont engagés dans cette opération est d'aider au succès de cette initiative gouvernementale visant à assurer un nombre suffisant de moutons, et non pas de rechercher un gain financier ou d'exploiter la crise actuelle« . La Fédération indique également que les importateurs marocains « rencontrent des difficultés pour trouver des moutons qui sont devenus presque inexistants dans certains pays européens en raison de la forte demande des pays arabes« . Néanmoins, Mohamed Jebli affirme que l'offre de sacrifices pour l'Aïd Al-Adha sur le marché marocain « sera suffisante » cette année.