Le ministre délégué chargé de l'Investissement, de la Convergence et de l'Evaluation des Politiques Publiques, Mohcine Jazouli, a appelé lundi les opérateurs économiques espagnols à renforcer le partenariat Maroc-Espagne en présentant les atouts compétitifs du Maroc et la complémentarité des industries marocaines et espagnoles. Le partenariat commercial hispano-marocain est déjà très performant avec 20 milliards d'euros d'échanges en 2022 et 800 entreprises espagnoles installées au Maroc. Intervenant à l'ouverture d'une rencontre d'affaires de haut niveau sous le thème « Investir au Maroc pour une prospérité commune » organisée en Espagne, le ministre a indiqué que le Maroc est le deuxième partenaire économique non européen et le premier partenaire africain de l'Espagne et que le Maroc a fait de l'Espagne son premier fournisseur et son premier client du Maroc. Le Maroc évolue naturellement comme un « centre d'investissement régional et sert de porte d'entrée à l'Afrique » (...) Nos objectifs sont de parvenir à une croissance de meilleure qualité, de générer des opportunités d'emploi et de favoriser la création de richesses », a déclaré le ministre, rappelant que le Royaume a récemment adopté une nouvelle Charte de l'investissement pour faciliter ce processus. Cette nouvelle Charte, qui a déjà renforcé la gouvernance en matière d'investissements, améliorera encore le climat des affaires, facilitera les procédures d'investissement et apportera un soutien substantiel aux projets d'investissement, a-t-il expliqué, ajoutant qu'elle ouvrira la voie à une croissance économique significative, qui sera à la fois durable et inclusive. Pour ces raisons, le ministre a appelé les opérateurs économiques espagnols à saisir cet élan et à s'y engager, soulignant qu' »au cours des 20 dernières années, nous avons collectivement multiplié les échanges par 5 et nous devons veiller à ce que cette tendance reste solide », en faisant référence au 20 milliards d'euros d'échanges commerciaux. Depuis 2011, les échanges commerciaux sont en tendance haussière, avec une croissance de plus de 10% par an, ce représente un « taux de croissance incroyable », a indiqué le ministre. En effet, l'Espagne est depuis 11 ans, le premier partenaire commercial et client du Maroc, tandis que le Maroc est le 2ème partenaire de l'Espagne hors Union européenne et premier au niveau de l'Afrique, puisque le Maroc est la principale destination des investissements espagnols en Afrique et reçoit plus d'un tiers de tous les investissements directs espagnols destinés au continent africain. En 2020, l'Espagne disposait d'un stock d'investissements au Maroc de 1.944 millions d'euros et compte quelque 524 filiales de sociétés espagnoles et quelque 670 entreprises espagnoles détenant plus de 10% du capital de sociétés marocaines de droit marocain. En 2021, le Maroc a exporté environ 7,3 milliards d'euros vers l'Espagne, en hausse de 14,6% par rapport à l'année précédente. De même, il a importé de l'Espagne l'équivalent de 9,5 milliards d'euros, enregistrant une croissance de 29,2%. Ces chiffres record, représentent respectivement des quotes-parts de 3% et 2,1% de la part mondiale des exportations et des importations de l'Espagne. Cette progression majeure s'explique par des « relations politiques entre le Maroc et l'Espagne (qui) ont forgé des liens économiques solides », a indiqué le ministre délégué. Et il existe encore une marge de progression importante en termes d'investissement à faire, puisqu'il y a un potentiel « d'alignement de nos chaînes de valeur et en capitalisant sur les synergies qui existent entre nos pays », a-t-il indiqué. Concernant les réticences d'une partie des acteurs économiques espagnols, le ministre a relevé que si certains attribuent cette situation à une perception de concurrence entre nos pays, d'autres reconnaissent les atouts communs et la complémentarité qui existent entre le Maroc et l'Espagne, se disant « convaincu que notre partenariat présente une synergie remarquable ». « De nombreuses opportunités commerciales attendent les deux pays, en particulier dans des secteurs tels que l'automobile, le textile et l'agro-industrie. Ces secteurs constituent un terrain fertile pour la collaboration et la croissance », a-t-il noté. Le Maroc a développé des infrastructures de classe mondiale, et a renforcé ses industries traditionnelles, notamment l'agro-industrie, le textile et le tourisme, en les rendant de plus en plus compétitives, mais a également créé des secteurs florissants, tels que l'automobile et l'aéronautique, a relevé Mohcine Jazouli, Le royaume est entré dans « une nouvelle phase de développement, en mettant l'accent sur l'attraction de l'investissement privé » et « l'horizon à venir regorge d'opportunités et en collaborant main dans la main, nous parviendrons sans aucun doute à une prospérité partagée », a-t-il déclaré convaincu de la complémentarité entre les deux économies. Il a souligné en outre que le Maroc offrait un accès à un marché de consommateurs de 2,5 milliards de personnes avec plus de 50 accords de libre-échange en place, tout en précisant que la main-d'œuvre jeune et talentueuse du Maroc est « parfaitement formée pour répondre à la demande du marché du travail ». Le forum économique Maroc/Espagne pour lequel le ministre est intervenu, réunit près de 150 chefs d'entreprises marocains et espagnols, et se tient dans le sillage de la Réunion bilatérale de Haut Niveau (RHN), tenue à Rabat en février dernier, et de la Déclaration conjointe bilatérale établie suite à la rencontre entre le Roi Mohammed VI et le président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, en avril 2022 à Rabat. Cette rencontre en particulier a été organisée conjointement par le Conseil Economique Maroc – Espagne (CEMAES), la Confédération Générale des Entreprises au Maroc (CGEM), la Confédération espagnole des organisations entrepreneuriales (CEOE) et la Chambre de commerce espagnole, le ministère de l'Investissement, de la Convergence et de l'Evaluation des Politiques Publiques (MICEPP), de l'Agence Marocaine de Développement des Investissements et des Exportations (AMDIE) et des Centres régionaux d'Investissements de Rabat-Salé-Kenitra, Tanger-Tétouan-Al Hoceima et Marrakech-Safi.