Les Turcs sont attendus se dirigent dimanche vers les urnes pour voter lors d'élections présidentielles et législatives. Trois candidats sont en lice pour remporter la future présidence, dont l'actuel président en poste, Recep Tayyip Erdogan qui brigue un troisième mandat. Les élections turques sont jugées décisives pour le pays parce qu'elles interviennent à un moment charnière après trois mandats du président Erdogan, auteur de la renaissance de la Turquie sur la scène internationale et promoteur d'un tourisme, faisant ainsi du pays une référence mondiale. Mais la conjoncture de crise économique et la forte dépréciation de la Lira, la monnaie nationale turque, a fait monter la colère dans le pays qui pourrait consentir à effectuer un vote sanction, bien que périlleux. Il reviendra ainsi aux électeurs de trancher entre Recep Tayyip Erdogan, qui brigue un troisième mandat, Sinan Oğan et Kemal Kılıçdaroğlu, les trois candidats en lice. Cependant, les observateurs estiment que la course à la présidentielle se jouera entre le président sortant et Kemal Kılıçdaroğlu, deux profils aux courants radicalement opposés. Pour ce qui est de Sinan Oğan, les sondages d'opinion limitent la possibilité de victoire. Cette année qui coïncide avec le premier centenaire de la fondation de la Turquie et pour la première fois, le président en exercice, se trouve en difficulté dans les sondages, en dessous de son principal rival qui a réussi à réunir le camps de l'opposition. Les électeurs turcs se trouvent devant deux choix, soit renouveler la confiance en Erdogan et son Parti de la justice et du développement, à la tête du pouvoir depuis plus de 20 ans, ou bien donner une chance à l'Alliance des nations (composée de six partis d'opposition) et son candidat Kılıçdaroğlu, qui promet un nouveau projet sociétal et politique, notamment le retour au parlementarisme. Ces élections prennent véritablement la forme d'un référendum sur le régime d'Erdogan et le système présidentiel entré en vigueur en 2018. Le président turc fait face pour la première fois à une opposition unifiée, qui a choisi de présenter un candidat commun en la personne de Kılıçdaroğlu, le chef du Parti républicain du peuple. Dans ce contexte, les électeurs turcs, qui sont plus de 64 millions, sont touchés par la vie chère, compte tenu d'un taux d'inflation qui est actuellement proche de 50%, après avoir atteint 90% à la fin de l'année dernière, ainsi que la dévaluation de la livre turque par rapport au dollar américain.