La 15è édition du Salon International de l'Agriculture au Maroc (SIAM) représente une occasion pour impulser une nouvelle dynamique à la coopération dans le secteur agricole entre le Maroc et le Royaume Uni, pays à l'honneur lors de cette messe internationale de l'agriculture, prévue du 2 au 7 mai à Meknès. L'agriculture s'avère donc un secteur prometteur permettant de renforcer davantage la coopération entre les deux pays liés déjà par un accord d'association régissant leurs échanges commerciaux après le Brexit. En effet, en octobre 2019, les deux pays qui ont bel et bien concrétisé un accord d'association leur permettant de canaliser leur relation économique, depuis le processus de sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, expriment aujourd'hui leur volonté à développer leurs intérêts communs à même de pouvoir profiter notamment au secteur agricole. Le Royaume-Uni, en tant qu'invité d'honneur de cette édition, réaffirme explicitement sa volonté de développer la coopération agricole avec le Maroc qui n'a eu de cesse de prospérer ces derniers temps. Dans le détail, après le Brexit, le gouvernement britannique concentre de plus en plus ses efforts sur le marché marocain, perçu comme une source d'approvisionnement complémentaire dans un contexte où les aléas climatiques pèsent lourdement sur l'agriculture mondiale. Soucieux de garantir la durabilité de ses importations agricoles, le Royaume-Uni veut désormais accompagner l'agriculture marocaine dans sa transition vers un modèle adapté aux changements climatiques, suite aux effets de la sécheresse, du stress hydrique et des perturbations saisonnières qui ont impacté lourdement la production des légumes. Ceci dit, le SIAM offre une occasion précieuse pour les Britanniques de renforcer leur ancrage agricole au Maroc, dans l'objectif d'accompagner l'agriculture marocaine pour qu'elle soit plus immunisée contre les aléas climatiques et la rareté de l'eau. Dans ce sens, l'ambassadeur du Royaume-Uni à Rabat, Simon Martin, avait indiqué récemment lors d'un point de presse, que les deux pays sont liés par des accords de coopération dans nombre de domaines notamment agricole, précisant que les exportations des fruits et légumes marocaines vers le Royaume-Uni ont connu une hausse de 15% l'année écoulée. Il avait, en outre, fait remarquer que le 15ème SIAM impulsera une nouvelle dynamique à la coopération entre les institutions et entreprises britanniques et marocaines. De son côté, le Consul général du Royaume-Uni à Casablanca, Tom Hill, avait expliqué lors d'un webinaire organisé à l'initiative de la Chambre de Commerce Britannique pour le Maroc (Britcham), que les opportunités de collaboration entre les entreprises marocaines et britanniques portent notamment sur l'Agritech et les techniques d'irrigation qui permettraient aux agriculteurs de se consacrer sur d'autres activités, d'augmenter la précision de l'irrigation pour réduire les pertes et de réduire la consommation d'eau. Il avait, de même, soulevé l'ambition conjointe du Maroc et du Royaume-Uni d'élargir les liens économiques pour inclure l'agriculture durable dans le commerce bilatéral, affirmant l'engagement de son pays à échanger avec le Maroc, mais aussi son engagement envers le commerce dans le secteur agricole dans tous les niveaux, des petits exploitants aux agriculteurs commerciaux. Il est à noter par ailleurs que la Grande-Bretagne se présente comme un leader dans les techniques agricoles dans plusieurs aspects, notamment l'irrigation, l'usage des eaux usées, les semences, la mécanisation et la décarbonation de l'agriculture. Ce savoir-faire sera incarné par 30 entreprises britanniques qui débarqueront au salon de Meknès, accompagnées de 60 experts porteurs de solutions. Un nouveau progrès dans la coopération agricole En matière de technique agricole, les Britanniques accordent une importance majeure au secteur des tomates et proposent une assistance aux producteurs marocains. Cette aide est incarnée par le programme CASA (Commercial Agriculture for Smalholders and Agribusiness) qui vise à améliorer la durabilité de la production marocaine. Ce programme qui se résume en trois apports, à savoir formation, soutien financier et assistance technique, permettra aux producteurs marocains de se prémunir contre la sécheresse par l'optimisation de la gestion de l'eau et l'irrigation. Les autorités britanniques envisagent aussi d'évoluer dans le domaine de la recherche et le développement, en mettant en œuvre des initiatives d'échange et de collaboration entre les universités des deux pays, dans le but de développer une prochaine génération de scientifiques et d'ingénieurs marocains. Concernant le volet financier, le gouvernement britannique propose un programme destiné à financer l'agriculture écologique et la biodiversité. Ces financements certes ne sont pas toujours dirigés vers l'optimisation de la production mais peuvent cibler des projets ayant un impact socio-environnemental. En effet, dans la phase de développement économique franchie par le Royaume Uni après avoir quitté l'Union Européenne, le Maroc occupe une place de choix. Aujourd'hui il est temps de booster cet accord en vue de saisir les nouvelles opportunités favorables qui se présentent pour les deux économies.