Le ministre de l'Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de l'Innovation, Abdellatif Miraoui, a révélé qu'environ 50% des étudiants marocains quittent l'université sans avoir décroché leur diplôme. Cette révélation a été faite devant une commission à la Chambre des conseillers lors d'un « Débat et évaluation des politiques publiques sur les enjeux de l'éducation, de la formation et de la réforme ». Le ministre et professeur des Universités et en outre expert international en énergies nouvelles et renouvelables et en mobilité propre et Intelligente, a également confirmé que le taux de chômage des diplômés de l'enseignement supérieur avait atteint 18,7 % pour les institutions à accès libre et 8,5 % pour les institutions à accès limité. Il a souligné, comme l'a confirmé à Hespress une source présente à cet évènement, que le manque, de compétences linguistiques, horizontales et numériques des diplômés, constitue un obstacle à leur intégration sur le marché du travail. Abdellatif Miraoui ajouté que le taux d'encadrement pédagogique est inférieur aux normes internationales, soulignant qu'il y a en moyenne un enseignant pour environ 120 étudiants dans les établissements à recrutement ouvert, contre 25 enseignants en Turquie et 45 en Inde. Il a révélé que cette situation pourrait s'aggraver après le départ à la retraite des enseignants-chercheurs, que ce soit à court ou à moyen terme. Le ministre a déclaré que la recherche scientifique souffre de la faiblesse des ressources allouées et du manque de coordination, soulignant que le budget alloué aux programmes de recherche scientifique et technique représente 1,6% du budget total pour les années 2021 et 2022. Il a ajouté que le nombre de chercheurs au Maroc ne dépasse pas 1.708 par million d'habitants, contre 2.916 chercheurs pour le Brésil et 1.772 pour la Tunisie. La source de Hespress a confirmé ces dires, en indiquant que "le déclin du rôle sociétal de l'université, et la croissance de certains comportements contraires à l'éthique et aux principes de transparence et d'égalité des chances dans un contexte caractérisé par une faible participation des étudiants au travail social et aux activités vouées à l'esprit de citoyenneté" étaient en nette progression. Un nouveau programme place dès la saison prochaine met la numérisation au cœur du processus en se concentrant spécifiquement sur le développement des compétences des jeunes afin d'améliorer leur employabilité et renforcer leur capacité à s'adapter aux évolutions du marché du travail. Ces mesures réduiraient le taux de décrochage universitaire en orienteraient les étudiants vers des parcours adaptés à leurs capacités pour une répartition équitable dans les universités.