Des milliers de manifestants se sont rassemblés, vendredi soir à la Place de la Concorde à Paris, pour protester contre la réforme controversée des retraites portée par le gouvernement. Des affrontements et des violences entre manifestants et forces de l'ordre ont émaillé ce rassemblement, au lendemain d'une journée chaotique à l'Assemblée et le déclenchement de l'article 49.3 par le gouvernement pour faire adopter son projet décrié de réforme des retraites sans vote à l'Assemblée nationale. « La place a quasiment été évacuée, après de nombreuses charges, et onze individus ont été interpellés », rapportent les médias locaux de source policière. Vendredi matin, des actions « coup de poing » et des blocages ont concerné plusieurs secteurs dans le cadre de la mobilisation syndicale contre le projet de réforme des retraites, alors que Paris s'est transformée en une décharge à ciel ouvert, suite à la grève des éboueurs qui se poursuit depuis une dizaine de jours. Jeudi soir, des violences et des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre ont émaillé des rassemblements spontanés, organisés dans plusieurs villes françaises, après la décision du gouvernement d'activer l'article 49.3. La cheffe du gouvernement, Elisabeth Borne, a engagé, jeudi, la responsabilité de son gouvernement en faisant recours à l'article 49 alinéa 3 de la Constitution pour faire passer le projet controversé de réforme des retraites, quelques heures après que le texte a reçu le feu vert du Sénat. La décision du gouvernement a suscité la colère et l'indignation des oppositions qui ont dénoncé un « déni » et un « choc » démocratique de la part de l'exécutif et une « honte » pour la démocratie française. Deux motions de censure ont été déposées, vendredi, pour tenter de renverser le gouvernement alors que l'intersyndicale, réunissant les principaux syndicats du pays, a appelé à une nouvelle journée de grèves et de manifestations pour le jeudi 23 mars, la neuvième depuis le 19 janvier.