Luiz Inacio Lula da Silva a été officiellement investi dimanche en tant que 39è président de la République du Brésil après avoir prêté serment au Congrès, en l'absence de son prédécesseur, Jair Bolsonaro. Vainqueur du deuxième tour présidentiel le 30 octobre dernier avec 50,9% des voix (49,1 % pour Bolsonaro), le leader progressiste entame ainsi son troisième mandat présidentiel, après avoir gouverné entre 2003 et 2010, en présence d'une cinquantaine de délégations étrangères, dont 17 chefs d'Etat. Lula a été proclamé nouveau président après avoir prêté le serment de respecter la Constitution devant le Congrès. Plus tarde, au siège du pouvoir exécutif, il reçoit l'écharpe présidentielle verte et jaune. x Publicité La cérémonie d'investiture de Lula, se déroule en la présence de milliers de partisans de la gauche qui se sont rassemblés à l'Esplanade des ministères et avec le déploiement des forces de sécurité du District Fédéral « mobilisées à 100% », épaulées par un millier d'agents de la police fédérale, après l'avortement d'une tentative d'attentat à la bombe à la fin de la semaine dernière, près de l'aéroport. Selon les autorités, près de 300.000 personnes devraient prendre part aux festivités d'investiture, dont des concerts de musique qui seront donnés par près de 150 artistes. Le nombre de personnes à assister au discours de Lula devant le palais de Planalto a été limité à un maximum de 30.000. Fait inédit, Lula prend le pouvoir sans la présence, dans aucun des actes prévus, de Bolsonaro, parti deux jours avant la cérémonie aux États-Unis, sans prévision officielle de retour. La presse locale a indiqué que Bolsonaro y passera au moins trois mois. En prêtant serment, Lula a promis de défendre la démocratie et de protéger l'Amazonie. « Je promets de respecter, de défendre et de respecter la Constitution, d'observer les lois, de promouvoir le bien général du peuple brésilien, de défendre l'union, l'intégrité et l'indépendance du Brésil », a déclaré Lula, la main sur la Constitution. Dans un discours prononcé au Congrès, son premier en tant que président, Lula Da Silva a promis de « sauver » 33 millions de personnes de la faim et 100 millions de personnes de la pauvreté, soit près de la moitié de la population du pays, assurant que son message est celui « de l'espoir et de la reconstruction ». Il s'est également engagé à défendre l'environnement et les peuples indigènes. « Nous ne pouvons pas admettre que l'Amazonie soit une terre de non-droit, nous n'allons pas tolérer la dégradation de l'environnement », a-t-il souligné. Le nouveau président brésilien a, en outre, affirmé que les droits de la population, le renforcement de la démocratie et la souveraineté nationale seront « les piliers » de son troisième mandat, exprimant sa volonté de « reprendre l'intégration » latino-américaine afin d'établir « un dialogue actif et fier » avec les autres régions du monde. Il a également assuré que son gouvernement renforcera la coopération avec les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), et construira des ponts avec l'Afrique et le monde en développement, sans négliger ses relations avec les États-Unis ou l'Europe européenne (UE). « La roue de l'économie tournera à nouveau », a-t-il promis, assurant que son gouvernement reprendra la politique de valorisation permanente du salaire minimum. Il a d'autre part promis d'établir des mesures contre le port d'arme, qui, selon lui, guette la sécurité des familles brésiliennes.