Le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a mis l'Algérie devant ses responsabilités devant l'Assemblée générale de l'ONU, en l'appelant à participer avec « sérieux et bonne foi » au processus des tables rondes décidé par les Nations Unies, en soulignant « sa responsabilité avérée dans la création et le maintien » du différend autour du Sahara marocain. Dans sa déclaration prononcée devant l'AG de l'ONU, le chef du gouvernement marocain n'a pas mâché ses mots et s'est adressé directement à l'Algérie afin qu'elle assume ses responsabilités et s'investisse dans la résolution du conflit autour du Sahara. Akhannouch a ainsi affirmé que la participation de l'Algérie au processus de règlement du conflit est une condition « sine que non » à sa résolution. « La participation de l'Algérie, avec sérieux et bonne foi, au processus des tables rondes, au même titre que sa responsabilité avérée dans la création et le maintien de ce différend artificiel, est une condition sine qua non pour parvenir à un règlement définitif à cette question », a-t-il déclaré dans une invitation formelle adressée à Alger pour participer activement à la résolution du différend. Le chef du gouvernement a, en outre, déploré les conditions dans lesquelles les populations séquestrées à Tindouf vivent, en affirmant que le Maroc a de nouveau fait part de sa profonde préoccupation quant à la situation humanitaire catastrophique et l'état de non-droit que vivent les populations des camps de Tindouf. Toujours concernant les camps de Tindouf, Aziz Akhannouch a déploré que l'Algérie ait cédé ses pouvoirs sur son territoire à des milices séparatistes armées aux liens avérés et confirmés avec des réseaux terroristes dangereux dans la région du Sahel, soulignant qu'il s'agit d'une violation du droit humanitaire international. Appelant la communauté internationale à agir pour inciter l'Algérie à répondre aux appels du Conseil de sécurité lancés depuis 2011, le chef de l'Exécutif a rappelé qu'encore aujourd'hui, les populations des camps Tindouf ne sont toujours pas recensées et enregistrées, en l'absence d'autorisation de la part de l'Algérie pour laisser le Haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés de procéder au recensement. Par ailleurs, a-t-il encore dit, « le Royaume du Maroc réitère son engagement à parvenir à un règlement politique définitif au conflit régional artificiel autour du Sahara marocain, basée sur l'initiative marocaine d'autonomie, seule et unique solution à ce différend, et ce dans le cadre de l'intégrité territoriale et la souveraineté nationale du Royaume ». Et de rappeler que cette initiative « sérieuse, crédible et réaliste » jouit, depuis sa présentation en 2007, du soutien du Conseil de sécurité et de plus de 90 pays et que la participation agissante des populations du Sahara marocain dans tous les aspects de la vie politique, économique, sociale et culturelle témoigne de leur attachement à l'intégrité territoriale du Maroc et à la marocanité du Sahara. Il a, en ce sens, fait observer que « sur le terrain, les provinces du Sud vivent au rythme d'une dynamique de développement irréversible, dans le cadre du nouveau modèle de développement lancé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI en 2015 ». Enfin, le Maroc, a-t-il poursuivi, réitère son plein soutien tel que souligné dans le discours du Roi Mohammed VI à l'occasion du 46è anniversaire de la Marche verte, aux efforts du Secrétaire général de l'ONU et son Envoyé personnel visant à relancer le processus des tables rondes dans le même format et avec les mêmes participants, en vue de parvenir à une solution politique réaliste et durable, basée sur le compromis, conformément aux résolutions des Conseil de sécurité, notamment la 2602. Pour rappel, le Maroc est représenté à ces travaux par le Chef du gouvernement, qui est accompagné par le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, Nasser Bourita.