Amina Bouayach, présidente du Conseil national des droits de l'homme (CNDH), a annoncé que le bilan des travaux du Mécanisme national de prévention de la torture, est « très positif et encourageant ». Dans une allocution à l'occasion de l'ouverture d'un symposium international, coorganisé par le CNDH et la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) sous le thème « les normes et pratiques de prévention de la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants pendant l'interpellation, l'audition et la garde à vue » ce mardi à Kénitra, Amina Bouayach s'est dite satisfaite de ce bilan qui a enregistré un taux variant entre 80 et 90 % en termes d'interaction avec les recommandations de l'instance, que ce soit au niveau de la Délégation Générale de l'Administration Pénitentiaire et de la Réinsertion (DGAPR), de la Direction de la Sûreté Nationale (DGSN) ou de la Gendarmerie Royale ». En outre a-t-elle précisé, « le dispositif est en train de préparer des visites de suivi dans un certain nombre de juridictions, tribunaux, aéroports et d'hôpitaux psychiatriques pour évaluer la mise en œuvre ou l'application de ses recommandations ». Le CNDH aspire au cours des deux prochaines années à augmenter le nombre de visites du mécanisme national pour atteindre 100 visites en un an à l'horizon 2024. Elle a expliqué que « ces résultats étaient un catalyseur pour aller de l'avant et ce, de manière irréversible dans l'élimination de tout ce qui porterait atteinte à la dignité humaine dans notre pays, ajoutant nous aspirons à atteindre une tolérance zéro pour la torture ou les traitements cruels et dégradants pour la dignité de chaque individu ». La présidente du CNDH, Amina Bouayach a rendu un vibrant hommage au directeur général de l'Administration générale de la Sûreté nationale, Abdellatif Hammouchi. Elle a mis en avant « sa ferme volonté de développer et d'améliorer les méthodes et autres moyens de travail des forces de l'ordre, ainsi que la persévérance et la patience des membres de la commission paritaire, qui a pu établir des normes et des règles humanitaires et institutionnelles basées sur une consultation continue, car nous avons besoin de ce terrain ». C'est là la base du succès de la stratégie à long terme des deux institutions pour faire progresser les droits de l'homme et les renforcer. La coopération institutionnelle durable se transforme en un dispositif qui doit remédier à une situation, ou à restructurer tout espace de privation de liberté, en un modèle pour tous les lieux qui souffrent de mêmes conditions inadaptées, « ce qui nous permettra de développer le contenu des visites et le niveau procédural des recommandations ». Amina Bouayach a en outre souligné que « l'espoir de la stratégie de coopération est de faire de l'amélioration des conditions de privation de liberté et de la non-atteinte à la dignité humaine son phare éclairant, que ce soit en termes de formes de contrôle ou de formes de réponse et d'interaction avec les recommandations, assurant ainsi la continuité effective d'un suivi objectif interaction et réponse appropriées ». Pour Amina Bouayach la formation et la consolidation du respect des droits humains dans la fonction policière est « une pierre angulaire et un baromètre très crédible pour évaluer la situation des droits de l'Homme dans tout pays ». Elle a en outre, mis l'accent sur ceci, « la prévention de la torture et d'autres traitements cruels n'est ni un luxe intellectuel ni un favoritisme de façade, mais est au cœur du quotidien de tous les membres et institutions de la société, 24 heures sur 24, et 7 jours sur 7 ».