Le dossier des étudiants contraints de quitter l'Ukraine en raison du déclenchement de la guerre, est toujours en suspens. Malgré un appel au dialogue lancé par le ministre de l'Enseignement supérieur aux familles, aucune issue pratique ne semble encore avoir été trouvée à cette catégorie d'étudiants. Les familles se sont donc retournées vers la représentation diplomatique ukrainienne au Maroc. Dans la journée de jeudi, le Chargé d'Affaires de l'Ambassade d'Ukraine à Rabat a en effet reçu une commission des membres du Bureau national de l'Association des parents des étudiants marocains en Ukraine. Président de ladite association, Abdelkader El-Youssfi a présenté, dans une déclaration à Hespress, les conclusions de cette réunion tenue à huis clos avec le chargé d'affaires de l'ambassade d'Ukraine. « L'ambassade d'Ukraine a adressé plusieurs correspondances aux ministères ukrainiens de l'Enseignement supérieur et des Affaires étrangères, qui attendent toujours une réponse, et dont le retard revient à la restructuration au sein du département de l'Enseignement supérieur ». Au cours de cette réunion, il a été confirmé que tous les étudiants ayant terminé leurs études recevraient leurs attestations et diplômes, confie El-Youssfi. « Nous avons reçu des promesses de préparer une formule appropriée pour garantir que les étudiants obtiennent leurs diplômes« , a-t-il affirmé. Parmi les sujets abordés lors de cette réunion figurait l'organisation du concours « Croc » pour les étudiants en troisième année de médecine. À cet égard, le représentant des familles des étudiants a indiqué que « l'ambassade a clairement signifié que tant que la guerre se poursuivra, l'examen sera reporté à une date ultérieure« , notant que l'association a exigé l'annulation de ce concours, à l'instar des étudiants de l'année dernière. « Nous avons également insisté sur le fait que si ces examens ont lieu, il faut prendre en considération la langue d'enseignement« , a-t-il précisé. Le chargé d'affaires de l'ambassade d'Ukraine à Rabat a également relevé lors de cette réunion, selon notre interlocuteur, que « le ministère ukrainien de l'Enseignement supérieur est en train de réfléchir, dans le cadre des accords avec certains pays voisins comme la Turquie, la Géorgie et la Roumanie, pour la programmation des travaux pratiques en faveur de ses étudiants dans ces pays ». Et d'ajouter: « Nous avons également été informés que le ministère marocain des Affaires étrangères et le ministère de la Santé ont demandé des précisions sur la manière dont les études à distance sont menées en Ukraine« . A noter en ce sens qu'en mars 2022, les universités ukrainiennes avaient appelé les hôpitaux marocains à ouvrir leurs portes aux étudiants en médecine pour effectuer leur stage. Mais vu que le ministère de la Santé marocain n'a pas réagi à cette suggestion, les hôpitaux ont fait de même. En ce qui concerne le règlement des charges financières aux universités et instituts pour la prochaine saison universitaire, El-Youssfi a précisé que « le paiement se fera directement entre les étudiants et les universités une fois sur place« . S'agissant du renouvellement de la carte de séjour, en cas de reprise des études en présentiel, El-Youssfi a souligné que le problème sera résolu de toute urgence et dans les meilleurs délais. Ainsi, le représentant des familles des étudiants d'Ukraine a salué la poursuite du dialogue avec l'ambassade d'Ukraine, alors que le dialogue est quasi-inexistant avec le ministère de l'Enseignement supérieur au Maroc, critiquant ce qu'il a qualifié de « +politique des portes fermées+, adoptée par le ministère, pour rechercher une solution, quelle qu'elle soit, au dossier des étudiants contraints de quitter d'Ukraine ». « C'est une circonstance exceptionnelle. Le dossier doit être traité de manière exceptionnelle, comme le reste des crises que traverse notre pays et qui mobilisent tous les efforts », a-t-il conclu.