Quelque 236 ans après la signature du Traité de paix et d'amitié entre les Etats-Unis et le Maroc, les relations entre Washington et Rabat, déjà solides et multiformes, ont franchi un nouveau palier au cours de l'année écoulée. Entre entretiens bilatéraux, dialogue stratégique et partenariat économique et sécuritaire, l'amitié maroco-américaine était sur tous les fronts, attestant d'une vision partagée au service de la paix, la sécurité et la prospérité, et une détermination des deux alliés à relever ensemble les défis communs. Dans un message adressé par le Roi Mohammed VI au président américain Joe Biden à l'occasion de la célébration de la fête de l'indépendance des États-Unis, le Souverain a exprimé Sa grande fierté des relations historiques ancestrales unissant le Royaume du Maroc et les États-Unis d'Amérique, basées sur l'amitié solide, l'estime mutuelle et la solidarité agissante. Le Roi a ainsi réitéré Sa ferme détermination à continuer à œuvrer de concert avec le Président Biden pour enrichir ces relations et hisser le partenariat stratégique en vue de répondre aux aspirations des deux peuples. En effet, le partenariat entre Washington et Rabat est « enraciné dans des intérêts communs pour la paix, la sécurité et la prospérité régionales », avait indiqué le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, à l'occasion de la visite de travail effectuée en novembre dernier à Washington par le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, Nasser Bourita. Le Dialogue Stratégique Maroc-USA, tenu en mars dernier, a été l'occasion de consolider davantage cette vision commune, la sous-secrétaire d'Etat américaine, Wendy Sherman, saluant notamment lors de sa visite à Rabat le rôle régional du Royaume en matière de coopération sécuritaire. La responsable américaine, qui a eu des consultations politiques avec Nasser Bourita et a co-présidé avec lui une session du dialogue stratégique Maroc–États-Unis sur les questions politiques régionales, a « remercié » le Maroc, « un partenaire stable, pourvoyeur de sécurité », pour son leadership en lien avec le Forum mondial de lutte contre le terrorisme et pour son « rôle de soutien » au sein de la Coalition mondiale pour vaincre le groupe terroriste Etat Islamique. Wendy Sherman a évoqué, dans ce sens, la contribution du Royaume en tant que co-président de l'Africa Focus Group, un groupe de réflexion visant à adopter une approche prospective et stratégique face à la menace que représente l'EI, a indiqué un communiqué conjoint ayant sanctionné cette session de dialogue stratégique. La diplomate américaine a saisi cette occasion pour rappeler le leadership du Roi Mohammed VI dans la mise en œuvre d'un « agenda de réformes de grande envergure ». En visite à Rabat en mars dernier, Antony Blinken a tenu, à son tour, à saluer « le rôle du Maroc dans la promotion de la stabilité régionale, de la prospérité et de la normalisation historique des relations avec Israël ». Quelques semaines plus tard, c'était au tour de la sous-secrétaire d'Etat aux Affaires politiques, Victoria Nuland, de représenter son pays lors de la réunion ministérielle de la Coalition mondiale contre Daech à Marrakech. Cette première réunion de la Coalition mondiale anti-Daech en Afrique s'est tenue à l'invitation conjointe de Nasser Bourita et du chef de la diplomatie américaine, la lutte antiterroriste figurant au centre de la coopération entre Rabat et Washington. Les responsables américains ne ratent ainsi aucune occasion pour saluer la stratégie de lutte antiterroriste du Royaume, comme en témoigne le rapport 2020 sur le terrorisme du département d'Etat. Ce rapport annuel s'est félicité des efforts déployés par le Royaume en matière de lutte contre le terrorisme, faisant savoir que « le gouvernement marocain a poursuivi sa stratégie globale, qui comprend des mesures de sécurité vigilantes, une coopération régionale et internationale et des politiques de lutte contre la radicalisation ». Outre les volets politique, économique et sécuritaire, les deux pays s'engagent régulièrement sur des questions de droits humains, notamment la promotion des libertés d'expression et d'association, les réformes de la justice pénale, les droits des femmes et l'égalité des sexes, et la transparence du gouvernement. Washington a ainsi rappelé que mars 2022 a marqué le début de la dernière année du contrat quinquennal de 460 millions de dollars administré par la Millennium Challenge Corporation des États-Unis. « Ensemble, les États-Unis et le Maroc développent l'éducation et les opportunités d'emploi pour les jeunes à travers le Royaume, ainsi que la productivité des terres et les droits fonciers pour les femmes dans les zones rurales », a souligné la diplomatie américaine dans un communiqué. La 18ème édition d'African Lion, le plus grand exercice militaire organisé en Afrique, est venue consacrer, de son côté, l'étroite coopération militaire entre les deux pays. Et pour cause, depuis 2004, le Maroc est considéré comme un allié hors-Otan « majeur » des Etats-unis. Organisé du 20 au 30 juin par les Forces Armées Royales et les Forces Armées américaines, conformément aux Hautes Instructions du Roi Mohammed VI, Chef Suprême et Chef d'Etat-Major Général des FAR, l'exercice « African Lion » vise à parfaire les capacités d'intervention des unités participantes et à renforcer leurs capacités d'action combinée au niveau de la planification et la mise en œuvre des opérations militaires dans le cadre d'une coalition. Portés par leurs liens séculaires historiques et leur coopération tous azimuts, le Maroc et les Etats-Unis poursuivent sereinement la consolidation d'un partenariat harmonieux, dans un monde où le multilatéralisme reste indispensable, bien qu'aujourd'hui mis à rude épreuve, pour relever les défis actuels et futurs.