L'observation du croissant lunaire annonçant le début du mois de Chaoual aura ainsi lieu dimanche 29 Ramadan 1443 de l'hégire, correspondant au 1er mai 2022. C'est dire qu'il ne s'en est fallu de rien pour que la fête du Travail coïncide presque jour pour jour avec la fête de l'Aïd El-Fitr, au grand dam des syndicats. Toujours est-il que l'on aura droit à un long week-end de congé. Aussi cela devrait entraîner l'annulation des célébrations laborieuses dans les espaces publics pour cette année ou tout au moins leur réduction, en raison du déplacement des travailleurs et des employés, profitant de l'occasion religieuse pour visiter leurs familles. Parmi les solutions proposées à la table des syndicats pour commémorer la fête du Travail, figure la tenue de festivals « à distance et de manière digitale », à l'image de ce que les syndicats ont fait pendant la période de la pandémie, ce qui a provoqué l'arrêt des célébrations dans les rues. Mais sans plus. Les syndicats ont déjà arrêté leurs slogans pour les festivités et ils ont trait à la flambée des prix et à la détérioration du niveau de vie des citoyens. La fête du Travail cette année intervient dans un contexte où les consultations sur le dialogue social lancé par le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, avec les syndicats n'ont toujours pas abouti pour l'heure et bien que les négociations entre le gouvernement et les syndicats devraient continuer dans les prochains jours (avant la commémoration du 1er mai) il n'est en vue aucun véritable accord. Un accord, s'accorde-t-on à dire, concernant le SMIG et le plafond des salaires de référence de la CNSS que d'aucuns espèrent être révisé à la hausse. L'Union marocaine du travail (UMT) a dévoilé son slogan dans la journée de dimanche dans un communiqué, il s'articule autour de la cherté de la vie. « Arrêtez la série d'attaques contre le pouvoir d'achat de la classe ouvrière et de l'ensemble du peuple ». Mais, pour autant, le premier syndicat du Maroc préconise de ne pas manifester massivement et appelle plutôt à maintenir d'autres formes de manifestations à ce jour dans les locaux de la Centrale. La première force syndicale du pays l'UMT a indiqué dans son communiqué, en informant que son secrétaire général Miloudi Moukharek, prononcera un discours le 1er mai 2022, à partir de 12h00, et que ces propos seront diffusés à travers la page officielle de l'UMT sur les réseaux sociaux. Ce n'est pas le cas de la CDT, la FDT et l'UNTM qui eux, se démarquent de cette position en préférant la foule. En effet, ils appellent leurs adhérents et sympathisants à participer massivement aux festivités du premier mai, sur le plan national, régional et local. Par contre et pour ce qui est du dénominateur commun tous sans exception accordent leurs violons et adoptent le même refrain à travers leurs revendications. Ils réclament ce qu'ils considèrent un droit d'avoir au regard de la conjoncture, des augmentations de salaire et les arguments tout particulièrement la cherté de la vie et la montée des prix, les réconfortent en cela. Dans ce contexte, l'Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM) appelle à une revalorisation salariale de 10 % en plus de la baisse de la pression fiscale pour les salariés aussi bien du secteur public que du secteur privé. Mais pas seulement. Les libertés syndicales, à l'instar des autres centrales, sont à relancer notamment le projet de loi encadrant le droit de grève. Mais ces doléances figurent toutes dans les cahiers revendicatifs de tout un chacun. La Confédération démocratique du Travail (CDT), pour sa part, dénonce dans une correspondance au Chef du gouvernement la lenteur des négociations au sein de la commission du secteur public et insiste comme les autres forces syndicales sur l'augmentation des salaires.