Les Etats-Unis et la Russie se sont écharpés à l'ONU sur la question d'une attaque d'un site nucléaire en Ukraine. Alors que Washington a dénoncé une « immense menace », la Russie a rejeté ces « mensonges ». Demandée par le Royaume-Uni, une session urgente du Conseil de sécurité de l'ONU a été organisée vendredi. Les pays présents ont laissé leur colère éclater face à la menace nucléaire, tandis que d'autres ont plaidé pour garder la tête froide. La secrétaire générale adjointe de l'ONU pour les affaires politiques Rosemary DiCarlo, a rappelé en début de séance que « les attaques contre les sites nucléaires (sont) contraires au droit international humanitaire », mais pour Londres, aucun doute, la Russie porterait l'entière responsabilité de l'attaque d'une centrale nucléaire en Ukraine. Ce sont « les forces russes (qui) ont attaqué » Zaporojie qui abrite la plus grande centrale nucléaire d'Europe, a déclaré l'ambassadrice britannique Barbara Woodward. « Grâce à Dieu, le monde a échappé à une catastrophe nucléaire » dans la nuit, a déclaré de son côté l'ambassadrice américaine, Linda Thomas-Greenfield, en qualifiant cette attaque d' »irresponsable » et de « dangereuse ». « Non seulement (Vladimir Poutine) n'a pas écouté » les appels à arrêter son invasion de l'Ukraine, « mais nous venons d'assister à une nouvelle escalade dangereuse qui représente une immense menace pour toute l'Europe et le monde », a-t-elle ajouté. Cependant la Russie, à travers son ambassadeur Vassily Nebenzia, a refusé endosser la responsabilité de cet incident en estimant que les accusations des Occidentaux faisaient « partie d'une campagne de mensonges » visant son pays, affirmant qu'au contraire c'est l'Ukraine qui est responsable de l'incendie qui s'est déclaré sur le site nucléaire. Demandant aux Occidentaux de « se calmer », l'ambassadeur russe a poursuivi en affirmant que des éléments armés russes étaient effectivement présents près des lieux, expliquant que des combats entre forces russes et ukrainiennes se sont déroulés cette nuit là mais n'impliquait que des armes légères. « La communauté internationale doit garder la tête froide et rester rationnelle », a relevé de son côté l'ambassadeur chinois, Zhang Jun. Il ne « faut pas jeter de l'huile sur le feu », a-t-il ajouté en appelant au dialogue.