Les nouvelles infections liées au VIH vont crescendo dans à peu près 50 pays, et il en est de même pour les décès liés au sida. Ces constats alarmants sont dus principalement à l'accès restreint aux services qui viennent en aide à cette catégorie de la population. L'ONUsida a sonné l'alarme de danger ce mercredi 18 juillet à Paris, où elle a présenté un rapport qui attire l'attention sur la situation préoccupante de la lutte mondiale contre le VIH. Le rapport rendu public, hier, a tiré à boulets rouges sur la cadence du progrès de cette lutte, qui est encore loin de répondre aux attentes mondiales, et aux objectifs fixés pour 2020. « Nous y apprenons que des régions entières sombrent encore dans les effets de l'épidémie, que la gent féminine reste la victime numéro un, et que les ressources ne sont pas toujours en mesure de concrétiser les engagements politiques », a-t-on averti. La prévention des infections liées au VIH en ligne de mire Les nouvelles infections liées au VIH ne cessent d'augmenter dans 50 pays, et au niveau mondial le taux de baisse ne dépasse pas les 18 % durant les sept dernières années : 2,2 millions en 2010, contre 1,8 millions en 2017. Un taux qui ne répond pas du tout à l'objectif fixé pour 2020 qui consiste à avoir moins de 500 000 nouvelles infections au VIH. En plus, le virus est toujours présent dans les rangs des enfants. Le taux n'a baissé au sein de cette population que de 8 % au cours des deux dernières années. En effet, près de 48% à peu près la moitié des enfants séropositifs ne reçoivent pas de traitements. Par ailleurs, le nombre de transmissions mère-enfant est important :18 000 ont contracté le VIH pendant l'allaitement ou l'accouchement, écart frappant entre ce chiffre et l'objectif fixé pour 2018 : moins de 40 000 transmissions. On estime que les travailleuses de sexe sont 13 fois plus susceptibles de contracter l'épidémie, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes le sont 27 fois, et les consommateurs de drogues injectables 23 fois, notamment en Afrique du Sud, au Zimbabwe, au Malawi, pour ne citer que ces exemples là. L'Afrique de l'Ouest et l'Afrique Centrale à la remorque Les deux régions représentent encore plusieurs limites à cet égard, seulement 26 % des enfants et 41 % des adultes ont bénéficié du traitement. Au Nigéria, la situation est critique ( de manière à présenter plus de )la moitié de la charge de morbidité dans la région, et les progrès en matière de réduction des nouvelles infections y est minime, elles n'ont diminué que de 5% en sept ans. Séropositivité- stigmatisation Les personnes séropositives sont toujours exposées à plusieurs discriminations et stigmatisations dans plusieurs endroits publics, par le personnel de santé, les employeurs, les forces de l'ordre, les enseignants, et même par leurs parents, et les gens de leur entourage, ce qui les empêche d'accéder à la prévention, au traitement, et autres services de santé sexuelle, certains se sont même vus refuser des prêts bancaires, au Cameroun en l'occurrence. « PrEp : un comprimé par jour vous protège du VIH » Tel était le slogan lancé par l'association « Aides » le mercredi 4 juillet pour faire la promotion du nouveau traitement préventif contre le VIH. La PrEP (de « Pré » avant, « Exposition » contact avec le VIH et « Prophylaxie » prévention de l'infection), est disponible sur le marché depuis 18 mois, mais qui n'est pas assez connu de beaucoup de personnes. Il s'agit d'un outil de prévention destiné uniquement aux personnes séronégatives, homosexuelles ou ayant des rapports avec des personnes du même sexe, ainsi que les migrants issus de l'Afrique Subsahariennes où l'épidémie est assez présente. La PrEp ne concerne donc pas les personnes séropositives. En effet, si le traitement est bien suivi et n'est pas pris à la légère, il peut faire preuve d'une grande efficacité et avoir la même protection du VIH que celle du préservatif. Au Maroc, l'Association de lutte contre le sida (ALCS), le ministère de la santé et l'Onusida avaient mis en place un projet en avril 2017 qui visait à tester l'efficacité de la PrEp sur des travailleuses du sexe et des homosexuels. À noter que La PrEp sera en version générique au Maroc et coûtera près de 600 dirhams par an, cent fois moins cher que la France.