L'Union marocaine du travail (UMT) a finalement réussi à adresser une lettre, au bureau de la Chambre des conseillers, pour annoncer la formation de son groupe parlementaire. À mi-mandat, et suite à la réélection de Hakim Benchamach, c'était la seule composante de la deuxième Chambre à n'avoir pas encore reconstitué son groupe à cause des mésententes internes au syndicat. Hespress FR a contacté le conseiller UMT Rachid Maniari pour en savoir plus. Explications. « La Chambre des conseillers dans son ensemble vivait une situation de blocage à cause de l'UMT, ou plutôt à cause de la position non justifiée de son secrétaire général, et de certains de ses conseillers de la deuxième Chambre », nous déclare, sans ambages, Rachid Maniari, questeur de cette assemblée durant la première moitié de ce mandat. Alors que la reconduite d'un groupe parlementaire à mi-mandat ne constituait qu'une simple formalité, cette opération a revêtu, au sein du groupe UMT, de vieux règlements de comptes. Ceci est dû au règlement interne de la Deuxième chambre et qui conditionne la formation d'un groupe parlementaire par la disposition d'un minimum de sept siège. Dans un premier temps, deux conseillers de la première centrale syndicale au Maroc avaient refusé de signer la liste actualisée du groupe parlementaire. Ce qui avait par conséquent la réduction du nombre d'élus UMT à cinq seulement. Il s'agissait des conseillers Rachid Maniari et Mohamed Zeroual. « On a conclu un accord, resté tacite, au début des élections de 2015 sur l'alternance dans la présidence du groupe parlementaire et sur la représentativité au sein du bureau de la deuxième Chambre »? explique à Hespress FR Rachid Maniari, qui occupe également le poste de Secrétaire général régional de l'UMT Rabat-Salé-Kénitra. Mais depuis la scellée de ce pacte tacite en début de mandat, de l'eau a coulé sous les ponts. En mars 2018, Rachid Maniari a vu son adhésion aux instances centrales de l'UMT gelée. C'était à cause de sa « dénonciation de nombreuses irrégularités dans la gestion financière au sein de l'union régionale » contextualise notre interlocuteur. Force est de constater que « le secrétaire général de l'UMT (Miloudi Moukharik, ndlr) a préféré maintenir la présidente du groupe (Amal Amri, ndlr) à son poste, sachant qu'elle a plusieurs autres responsabilités », le syndicaliste avait décidé de ne pas réitérer sa confiance à son propre groupe. Contacté par Hespress FR, le secrétaire général de l'UMT Miloudi Moukharik est resté injoignable. Après sa reconduction à la tête de la deuxième Chambre, c'est à Hakim Benchamach que revient le mérite de mettre les élus UMT d'accord, ce qui lui permet reconstituer son nouveau bureau. « Il a eu plusieurs entretiens avec Rachid Maniari et Mohamed Zeroual, dont la dernière s'est terminée hier mardi, avant la date limite pour la déposition des listes des groupes parlementaires », nous confirme une source proche du président de la Deuxième chambre. Elle ajoute que le patron du PAM « a fait appel à, l'esprit de sérieux et de responsabilité des deux élus, en invoquant l'intérêt de l'institution législative et l'image de l'UMT vis-à-vis de l'opinion publique ».