Dans le périmètre des établissements scolaires, des écoliers fument et se droguent, 6% et 7% respectivement contre 19% et 15% chez les collégiens, fait savoir le Conseil supérieur de l'enseignement, de la formation et de la recherche scientifique (CSEFRS). Dans une étude publiée cette semaine intitulée « Programme national d'évaluation des acquis (PNEA) des élèves de la 6e année primaire et 3e année secondaire collégiale« , le CSEFRS indique que l'exposition des élèves au tabac, à l'alcool et aux drogues au sein des écoles et collèges participe à une dégradation nette de leurs acquis scolaires. Le guide de la vie scolaire du ministère de l'Éducation nationale interdit d'une façon formelle de fumer, d'utiliser, de consommer ou de distribuer les drogues, l'alcool et les produits nuisibles à la santé au sein des établissements scolaires et dans leur environnement immédiat, souligne le rapport. Toutefois, déplore l'étude, ces règles sont souvent transgressées, et le tabac représente un facteur de risque qui nuit directement à la santé physique et psychique des apprenants annulant ainsi les opportunités de leur épanouissement et peut également être à l'origine de drames et de violences au sein de l'institution scolaire. Dans un graphique sur les Performances des élèves de la 6°année primaire selon la fréquence de la consommation du tabac, de l'alcool et des drogues au sein de l'école, il est indiqué que les performances des élèves en arabe sont moins bonnes (246/250) lorsqu'ils consomment du tabacs, de l'alcool et des drogues, de même qu'en Français (244/250), les maths (246/250) et enfin en éveil scientifique (250/250). Les élèves de la 6e année primaire les plus touchés par la consommation du tabac, de l'alcool et des drogues enregistrent des rendements scolaires relativement plus faibles que ceux enregistrés par les élèves les moins exposés. Les différences de scores vont de 13 à 16 points selon les matières, précise l'étude. Par ailleurs, la même source indique que ce sont les collégiens les moins exposés à la consommation des drogues qui obtiennent des résultats scolaires relativement plus élevés, notant que les collégiens les plus exposés se trouvent dépassés de 11 à 17 points selon les matières. Au niveau des collèges et lycées, fumer (cigarettes ou joints) est un phénomène assez visible. D'après l'étude, 7% des élèves de la 6e année primaire et 12% de ceux de la 3e année du secondaire collégial déclarent fumer au sein de l'établissement scolaire. « Le fait de le reconnaître en réponse au questionnaire PNEA témoigne d'un manque de sensibilisation au danger du tabagisme et une insouciance de la part de ces élèves quant aux méfaits de ces substances« , relève l'étude. Outre la sensibilisation des enseignants contre ce la consommation du tabac, d'alcool et des drogues à l'école, les élèves peuvent toujours lire sur les murs des classes et les locaux de l'établissement des proverbes, citations et conseils dont le but est de les sensibiliser contre le tabagisme, souligne l'étude, notant que souvent on leur demande de préparer des exposés et activités sur les méfaits des cigarettes et des drogues. Cela dit, la proportion d'élèves ayant déclaré avoir fumé au sein de l'établissement double en passant du primaire au collège. D'après l'étude, les raisons résident probablement, d'une part, dans les difficultés d'encadrement plus accentuées dans les collèges (effectifs plus nombreux, superficie et espacement plus grands, personnel d'encadrement social insuffisant) et, d'autre part du besoin de s'affirmer plus ressenti chez les adolescents pour qui, le fait de fumer les cigarettes fait partie du processus de la construction identitaire même si c'est au prix du dénigrement des méfaits du tabagisme sur la santé notamment le risque des maladies, telles que le cancer de la gorge ou des poumons. « D'où l'importance de considérer la dimension psychologique de l'acte de fumer qu'il ne faut pas perdre de vue lors de l'élaboration des programmes et plans de lutte contre le tabagisme chez les jeunes« , préconise l'étude. Pour la consommation des cigarettes, qui peut signifier au début le désir de ces élèves d'expérimenter un geste nouveau, elle risque de se transformer en une accoutumance, indique la même source, qui insiste sur la sensibilisation des élèves aux risques et méfaits du tabagisme, qui nécessite, de la part des acteurs pédagogiques, une compréhension approfondie du phénomène dans tous ses aspects. La problématique relevée par l'étude, c'est que 6% et 11% respectivement des écoliers et des collégiens reconnaissent se droguer au sein même de l'établissement scolaire, ce qui « témoigne de la difficulté de l'administration à contrôler de tels comportements incivils« , dénonce le rapport. L'autre donnée frappante dévoilée dans l'étude, est que dans le périmètre des établissements scolaires, des écoliers fument et se droguent, 6% et 7% des respectivement contre 19% et 15% chez les collégiens. « Il est évident qu'avec une telle situation, les établissements scolaires ne peuvent éviter ces pratiques dans l'environnement de l'école sans l'appui réel d'autres acteurs aux niveaux local et régional, en l'occurrence les collectivités territoriales, les autorités et la société civile« , soutient l'étude, notant que l'école, peut éventuellement se charger du problème en interne, mais ne peut intervenir au-delà de ses murs sans l'implication d'acteurs externes. « Certes, la responsabilité de l'administration pédagogique se limite à l'intérieur de l'établissement scolaire et non pas à son environnement, même immédiat, dont la responsabilité relève de l'autorité publique (gendarmerie, sûreté nationale, forces auxiliaires). D'où, la nécessité de la coopération entre ces instances pour protéger le milieu scolaire des réseaux et bandes organisés qui contrôlent des zones de distribution et consommation des drogues« , conclut l'étude sur ce point.