Les supporters de l'équipe de football du Moghreb de Tétouan « Los Mata Druis » ont été présentés mercredi 17 octobre devant le tribunal. Ils avaient brandi des drapeaux espagnols lors d'une manifestation pour dénoncer la mort de Hayat Belkacem, tuée par un tir de la Marine Royale lors d'une tentative de migration clandestine. Les 19 supporters, dont dix mineurs, sont poursuivis pour « outrage au drapeau national » et « destruction de biens publics et privés » à Tétouan. Durant leurs manifestations qui ont eu lieu aux alentours du complexe sportif Sania Rmal, les supporters arrêtés auraient scandé des slogans « antinationalistes », comme « Viva España » (Vive l'Espagne), « Bye mon pays, l'Espagne m'appelle », ou encore , « le peuple demande une traversée gratuite vers l'Espagne ». Ils ont également crié « Venger Hayat ». L'avocat de ces jeunes, Me Jabir Baba, s'est exprimé face aux médias étrangers et a admis qu'il y a bien eu des dépassements lors des manifestations, sauf que les autorités ne disposent d'aucune preuve qui démontre que lesdits supporters sont bel et bien coupables. L'avocat croit savoir que « les forces ont arrêté ces jeunes au pif ». Il affirme, par ailleurs, que le tribunal a rejeté la demande de la défense relative à une comparition « en état de liberté ». De l'autre côté, d'autres militants et parties concernées dénoncent vivement les actes commis par ces jeunes et les refusent catégoriquement. « Exprimer une colère sociale est une chose, hisser le drapeau d'un autre pays en est une autre », avait expliqué à Hespress, Naoufal El Baamri, suite à ces événements. Et d'ajouter que les actes que ces jeunes ont commis sont chaotiques. En relation avec cette affaire, Amnesty International et la Coalition marocaine des instances des droits humains (MIDH) avaient demandé en début de semaine l'ouverture d'une enquête sur la mort de Hayat Belkacem.