La panne de six heures des réseaux sociaux les plus utilisés et les plus populaires, à savoir Facebook, Instagram et WhatsApp, survenue lundi, a crée un véritable cataclysme dans le monde notamment au Maroc qui fait état de 22 millions d'utilisateurs. Une situation délicate aussi bien pour les adeptes que les entreprises qui en ont fait leurs gagne-pain. Lundi, Facebook, Instagram et Whatsapp ont fait face à une panne totale pendant plus de six heures, laissant la plupart de ceux qui dépendent bloqués. Twitter a commencé à avoir des problèmes à un moment donné en raison du fait que tout le monde affluait sur la plate-forme, à l'instar Pinterest, LinkedIn, iMessage, Snapchat, toutes à divers moments alors que les gens envisageaient leurs alternatives. Au moment où le monde des réseaux sociaux a arrêté de tourner, de nombreuses entreprises qui en dépendent ont également ressenti ce manque, qui est devenu un frein pendant ces heures creuses. Un incident qui soulève de nombreuses interrogations quant à la place primordiale qu'occupent ces plateformes dans la vie de tout un chacun, et notamment dans le domaine professionnel où de nombreuses entreprises se sont digitalisées. Contacté par Hespress Fr, Rachid Aourraz, économiste et membre du Moroccan Institute for Policy Analysis (MIPA), a fait part de son analyse concernant l'impact de cette panne sur les utilisateurs et notamment le marché marocain. « Je pense, aujourd'hui il y a de plus en plus de consommateurs et des entreprises qui utilisent les réseaux sociaux pour acheter ou vendre des produits. Cela montre à quel point les réseaux sociaux se sont intégrés dans le marché. Pour plusieurs raisons, notamment leur coût très faible au niveau de commercialisation pour les offreurs et leur coût très minime aussi pour les consommateurs qui peuvent trouver une information très fiable », nous explique l'économiste. « L'impact des réseaux sociaux sur les marchés est aujourd'hui énorme. Depuis l'introduction de Facebook sur le marché financier américain, nous constatons une évolution très importante de la valeur des différents réseaux en capitalisation boursière. Cela signifie que les porteurs de capitaux envisagent que ces produits sont une nécessité pour le citoyen contemporain », a-t-il ajouté. L'expert a pris comme exemple, la campagne électorale de cette année qui « a montré une évidence, le parti politique qui a investi plus dans une campagne sur les réseaux sociaux, a eu de bons résultats », affirme-t-il. Des pertes économiques Ce n'était pas une mince affaire qu'un site Web de réseautage social se déconnecte pendant une courte période. Lorsque Facebook s'est déconnecté dans le monde entier pendant près de 6 heures ce 4 octobre, cela a entraîné une course folle pour trouver une solution et la cause de la panne. L'énormité du problème a été aggravée par le fait que l'application de messagerie la plus populaire au monde, WhatsApp, avec Instagram et Messenger, ainsi que Facebook Workplace ont également cessé de fonctionner. Facebook a finalement déclaré qu'un changement de configuration de ses routeurs principaux était la raison pour laquelle les services étaient hors ligne. Il n'a pas été piraté, a insisté le géant des médias sociaux. Mark Zuckerberg et Facebook se sont depuis excusés pour la gêne occasionnée par la perturbation soudaine. Cependant, l'erreur humaine ou technique a coûté plus qu'un simple inconvénient aux milliards d'utilisateurs de la famille de l'application Facebook, dans le monde, un impact économique qui va-au delà d'une simple panne. « Au Maroc, comme ailleurs, les réseaux sociaux deviennent une source d'information, un marché ou la concurrence est acharnée, et un moyen de communication. Les commentaires des citoyens pendant la panne de Facebook et ces 2 autres produits, montrent cela », souligne Aourraz. « Le propriétaire a perdu 7 milliards de USD en quelques heures, je pense que pour les entreprises au niveau mondial c'est encore plus. Au Maroc, certes il ne s'agit pas de milliards de dollars, mais une panne aura un impact sur des sociétés et des consommateurs », constate-il. « Pendant la panne, la consommation d'internet aussi baisse, cela va impacter les sociétés des télécoms. Si cela avait duré des jours, les conséquences auraient été très dures », a-t-il ajouté. En effet, le coût de cette panne, selon l'organisme de surveillance de la cybersécurité NetBlocks, s'élevait à 160 millions de dollars pour l'économie mondiale. L'outil Cost Of Shutdown (COST) estime la perte causée par une interruption d'Internet à l'aide d'indicateurs spécifiques, notamment ceux de la Banque mondiale et de l'Union internationale des télécommunications (UIT). Facebook compte plus de 2,89 milliards d'utilisateurs actifs par mois. WhatsApp compte plus de 2 milliards d'utilisateurs actifs par mois, tandis que l'application Messenger de Facebook compte 1,3 milliard d'utilisateurs et Instagram compte plus de 1,3 milliard d'utilisateurs actifs. La démographie impactée par ce problème de configuration est massive, et à l'échelle mondiale. Et c'est avant de compter les millions d'annonceurs et de petites et moyennes entreprises qui dépendent de la famille d'applications de Facebook pour leur subsistance. L'application WhatsApp Payments n'était pas non plus disponible. Facebook Workplace, la plate-forme de communication d'entreprise de l'entreprise avec plus de 7 millions d'utilisateurs, était également hors ligne. Cela signifiait aussi que les organisations qui utilisaient Workplace étaient limitées dans leurs communications internes.