Les activités nucléaires iraniennes ont inquiété l'Union européenne et les Etats-Unis qui ont demandé lundi à Téhéran d'autoriser les inspecteurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) à accéder à un site nucléaire. Le site en question fait l'objet de divergences. Alors que l'Iran estime que le site nucléaire ne fait pas partie de l'accord négocié sur la surveillance de son programme nucléaire, Bruxelles et Washington ont appelé Téhéran à laisser les experts de l'agence de l'énergie atomique d'y accéder étant donné que cette usine produit des composants de centrifugeuses. « Au cours des discussions à Téhéran et à Vienne, l'Iran a indiqué que les équipements liés au complexe Tessa Karaj ne sont pas concernés » par l'accord, a écrit sur Twitter l'ambassadeur d'Iran auprès de l'AIEA, Kazem Gharibabadi, affirmant que le site faisait « l'objet d'enquêtes judiciaires et sécuritaires ». Dimanche, l'AIEA a déploré que l'accès à ce site lui a été refusé, jugeant que son entrée est « indispensable ». Il s'agit du seul lieu auquel les inspecteurs n'ont pas pu avoir accès, a indiqué le directeur général de l'AIEA, Rafael Grossi, aux Etats membres. L'Union européenne a exprimé « sa profonde préoccupation » quant à ce nouveau développement qu'elle a jugé « inquiétant ». De leur côté, les Etats-Unis se sont montrés plus virulents, en menaçant de prendre des mesures. « »nous discuterons dans les prochains jours avec les autres membres du conseil pour prendre une réponse appropriée » si l'Iran continue d'empêcher l'accès à l'AIEA. « Nous appelons l'Iran à fournir à l'AIEA l'accès nécessaire dans les plus brefs délais », a ainsi déclaré le chargé d'affaires américain Louis Bono lors d'une réunion à Vienne du Conseil des gouverneurs de l'instance onusienne. Ce nouveau rebondissement intervient alors que les négociations sur le nucléaire iranien peinent à reprendre malgré des signes positifs montrés par le président Joe Biden qui s'est dit prêt à renoncer à une partie des sanctions décidées par l'ancienne administration. En effet, Joe Biden a affirmé qu'il pourrait faire réintégrer les Etats-Unis dans le cadre de cet accord si l'Iran reprenait ses engagements dont il s'était affranchi en signe de protestation suite à la sortie américaines. Le sujet du nucléaire iranien est revenu au devants de la scène ce lundi lors de l'Assemblée générale de l'ONU. Le Premier ministre israélien, Naftali Bennett, n'a pas manqué de mettre le sujet sur la table lors de son allocution, jugeant que l'Iran a atteint un point critique et a dépassé « toutes les lignes rouges » avec son programme nucléaire. « Le programme nucléaire iranien a atteint un tournant, tout comme notre tolérance à son égard », a-t-il déclaré ajoutant que l'Iran a mené ces dernières années des avancées en matière de recherche et développement, d'enrichissement nucléaire.