C'est sous la présidence du Maldivien Abdulla Shahid ancien ministre des Affaires étrangères des Maldives que la 76e session de l'Assemblée générale des Nations Unies (AGNU 76), s'est ouverte le 14 septembre 2021. Mais le débat général de haut niveau ne se déroulera qu'à partir de mardi 21, et ce jusqu'au 27 septembre 2021, sous le thème « Miser sur l'espoir pour renforcer la résilience afin de se relever de la COVID-19, reconstruire durablement, répondre aux besoins de la planète, respecter les droits des personnes et revitaliser l'Organisation des Nations Unies ». Le mercredi 22 septembre 2021, entre deux réunions, il sera célébré le « 20e anniversaire de l'adoption de la Déclaration et du Programme d'action de Durban sur la discrimination raciale, la xénophobie et l'intolérance ». L'Assemblée générale se réunit chaque année en sessions ordinaires de septembre à décembre, à New York, et à d'autres périodes, selon les besoins. Elle examine des questions spécifiques dans le cadre de points principaux ou secondaires de l'ordre du jour, qui conduisent à l'adoption de résolutions. Si, à sa précédente (75e) les chefs d'Etat, de gouvernement et représentants n'avaient pas fait pas le déplacement à New York au regard d'un contexte marqué par la pandémie, l'AGNU 76 sera cette fois, ouverte au présentiel. En raison de la crise sanitaire mondiale, les délégations autorisées dans la salle de l'Assemblée générale seront réduites (1+6) et les Etats membres de l'ONU ont été encouragés à fournir des déclarations préenregistrées plutôt que de se rendre au siège de l'ONU. En dépit de ces restrictions, plus de 100 chefs d'Etat ou de gouvernement sont attendus à New York. Le Royaume du Maroc devrait participer à distance comme l'an passé à cette réunion de haut niveau et au traditionnel débat général qui verra une participation massive de Chefs d'Etat et de gouvernement et non des moindres. Qu'à cela ne tienne c'est l'occasion pour le Royaume de réaffirmer son attachement une fois de plus au multilatéralisme et à son avancée, à davantage de solidarité et de coopération internationale, à l'environnement et autres. Le président américain, Joe Biden, sera très suivi lorsqu'il s'exprimera mardi à New York devant l'Assemblée générale des Nations unies. Selon un haut responsable de l'administration américaine, il devrait « faire savoir demain qu'il ne croit pas à la notion d'une nouvelle Guerre froide avec un monde divisé en blocs », allusion faite à la vive rivalité entre Washington et Pékin. Mais bien plus que cela, cette AGNU 76, la crise avec l'Australie, les Etats-Unis et le Royaume-Uni et la France risque de faire de l'ombre, cette semaine, aux nombreux sujets qui seront débattus à New York. Et pourtant il y a à faire avec des dossiers brûlants comme, l'Afghanistan, Dame Covid-19, en passant par la Libye, le nucléaire iranien, l'environnement, les droits de l'homme ou l'avancée des travaux de l'Alliance pour le multilatéralisme, lancée par Paris et Berlin il y a de cela, deux ans. Celle-ci était une réponse directe aux populismes, et visait Donald Trump. « For the times they are changing », les Européens vivent une crise encore plus profonde sous Joe Biden... Ils étaient alors loin d'imaginer un pareil scénario. Vendredi dernier, la France rappelait ses ambassadeurs à Washington et Canberra pour consultations. Une décision sans précédent, qui fait suite à l'alliance « Akaus » annoncée le mercredi par les Etats-Unis, l'Australie et le Royaume-Uni et qui rompt le « contrat du siècle » passé entre Canberra et le français Naval Group, pour un total pouvant dépasser les 50 milliards d'euros. Un véritable pied de nez à la France et à l'UE qui depuis que le contrat a été "déchiré" n'ont de cesse de crier haro sur les Etats-Unis. Pour ce qui est du Maghreb, la représentation diplomatique de la Tunisie, de la Mauritanie, de la Libye et de l'Algérie sera présente physiquement à New York à cet AGNU 76, à l'image du ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l'étranger, Othman Jerandi ou du MAE algérien Lamamra. Ce dernier nostalgique de l'époque d'Abdelaziz Bouteflika, lorsque tout jeunot, il avait présidé la 29e session de l'ONU et expulsé la délégation de l'Afrique du Sud pour le peu glorieux motif de l'Apartheid, a twitté un vibrant hommage au défunt. Mais on ne sait si c'est au talent diplomatique de l'homme ou à l'homme dont il fut l'homme qu'il s'est exprimé. « Paix à l'âme de celui que le destin a voulu qu'il décède à l'ouverture de la session de l'assemblée générale des Nations-Unies pour nous rappeler son rôle important et ses succès diplomatiques ».