Nos cadres au Maroc ou à l'international n'ont de cesse de nous remplir de fierté en se traçant par-ci, par-là, une voie vers un élitisme mondial et ce, à tous les niveaux. A ce titre, le diplomate marocain Fathallah Sijilmassi, ancien ambassadeur du Maroc à Bruxelles auprès de l'UE (2003-2004), en France (2004-2009) et ancien SG de l'Union pour la Méditerranée (2012-2018), vient d'être nommé directeur général de la Commission africaine, dirigée par l'ex-premier ministre du Tchad (2003-2005) Moussa Faki Mohamed réélu en cela en février pour quatre ans. C'est le plus haut poste que le Maroc ait obtenu à ce jour au sein de l'Union africaine depuis son retour en 2017, une promotion à valeur de plus-value pour le Royaume. Faut-dire également que le background du diplomate marocain plaide nettement en sa faveur. Fathallah Sijilmassi (55 ans), est lauréat de l'Institut d'études politiques de Grenoble en 1989 où il a obtenu un diplôme d'études approfondies en économie européenne, et a également obtenu un doctorat en économie européenne à l'Université des sciences sociales de Grenoble. Il a débuté professionnellement de 1989 à 1992, et fait ses premières armes à la Banque Commerciale du Maroc (BCM), où il a notamment occupé le poste de représentant de la banque à Milan entre 1990 et 1992. Mais sa carrière débute vraiment d'avril 1992 à avril 1993, quand il est nommé fonctionnaire chargé du dossier des négociations avec l'Union européenne dans le cabinet du ministre du Commerce extérieur. Il occupe également le poste de chef du service des relations commerciales bilatérales au ministère de Commerce extérieur entre avril 1993 et décembre 1994, avant d'être nommé directeur des relations commerciales internationales au même ministère de décembre 1994 à 1999. Il a également été directeur de la coopération multilatérale en 1999 et 2000, selon le site d'information Elaph. Ces états de services lui valent de rejoindre le ministère des Affaires étrangères alors coiffé par Mohamed Benaïssa. Le roi Mohammed VI le nomme ambassadeur du Maroc auprès de l'Union européenne à Bruxelles. Il a également occupé le poste de directeur des affaires européennes au ministère, tout comme celui d'ambassadeur auprès de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN) en 2003 et 2004 et a poursuivi les questions stratégiques et géopolitiques dans ce contexte. En novembre 2004, le roi Mohammed VI le nomme ambassadeur du Maroc en France, poste qu'il a occupé jusqu'en décembre 2008, date à laquelle Mustafa Sahel, l'ancien ministre de l'Intérieur, lui succédera. Sijilmassi, qui parle couramment l'arabe, le français, l'anglais, l'italien et l'espagnol, avait participé et présidé, de nombreuses négociations économiques internationales, notamment l'Accord d'association entre le Maroc et l'Union européenne entre 1992 et 1995 et les négociations de l'Accord de libre-échange avec le Etats-Unis et un certain nombre de pays arabes et africains, en plus de sa participation à la série de Barcelone, et à la création de l'Union pour la Méditerranée. Le 2 juillet 2009, le roi Mohammed VI le nommé directeur de l'Agence marocaine de développement des investissements. Le 1er mars 2012, il devient secrétaire général de l'Union pour la Méditerranée après avoir été élu à l'unanimité à Bruxelles en février de la même année en remplacement du Marocain Youssef El Amrani, nommé lui, ministre délégué des Affaires étrangères dans le premier gouvernement d'Abdelillah Benkirane. Le 4 décembre 2014 Fathallah Sijilmassi voit son mandat à ce même poste, renouvelé. Il a obtenu le Prix du livre économique francophone, qui lui a été remis en même temps que la remise du Prix Turgot du livre d'économie financière.