A l'occasion de la rentrée scolaire, de nombreuses familles de la classe moyenne ont été surprises par l'augmentation des frais de scolarité de leurs enfants dans certaines écoles privées. Celles-ci ont, comme à leur habitude, poursuivi l'augmentation quasi systématique des frais, faisant abstraction du contexte de crise... La rentrée scolaire 2021-2022 approche à grands pas. Et qui dit rentrée scolaire, dit frais de fournitures, d'inscriptions, de nouveaux vêtements pour les enfants..., une longue liste qui pèse lourd sur le budget des ménages de la classe moyenne, mais surtout sur la classe pauvre. Les patrons des écoles privées, eux, ne semblent pas se soucier de ce fardeau, devenu encore plus lourd avec les répercussions de la crise sanitaire. D'ailleurs, de nombreuses familles prises au dépourvu par ces hausses, appliquées en fin de la précédente saison scolaire, ont dû reporter l'inscription de leurs enfants au mois d'août en attendant le réexamen des frais par lesdits établissements. Les parents d'élèves revendiquent le plafonnement des prix Ces derniers ont fait grimper leurs tarifs entre 10 et 15 % alors que le coût de la formation d'un élève varie entre 600 et 800 dirhams par mois au sein de ses écoles. Toutefois, les petites et moyennes écoles privées ont évité de suivre le rythme de ces établissements, se contentant d'appliquer des augmentations symboliques aux frais d'inscription qui restent à la portée de leurs clients. Dans une déclaration à Hespress, Abdelmalek Ababou, président de la Fédération des associations des parents d'élèves de Meknès, a confirmé l'existence d'écoles privées qui pratiquent des tarifs trop élevés ce qui leur permet à un grand nombre de ces établissements, notamment, les écoles « haut de gamme », de réaliser un chiffre d'affaires de plus de 300 % du prix de revient. L'acteur associatif a, dans cette veine, souligné que le secteur a besoin d'une intervention urgente de la tutelle afin de plafonner les prix. Citant comme exemple le secteur des télécoms, il a soutenu que « cela contribuera à réduire les profits très élevés réalisés par les grands établissements d'enseignement privés qui ne sont pas en adéquation avec le niveau des services éducatifs dispensés aux élèves ». Les écoles privées sur la défensive Pour sa part, le président de l'Autorité nationale des établissements d'enseignement et de formation privés au Maroc, Fouad Benchekroun, a indiqué que le coût maximum d'enseignement d'un élève dans une école privée ne dépasse pas 800 dirhams. Cela incite les établissements d'enseignement privés, poursuit-il, à appliquer des prix raisonnables, en ligne avec le pouvoir d'achat d'une large catégorie de familles appartenant à la classe moyenne ainsi qu'à la classe aisée. Le même responsable a expliqué, dans une déclaration à Hespress, « que les écoles privées sont actuellement confrontées au coût élevé de l'enseignement en raison des nouvelles normes liées aux mesures sanitaires imposées par les autorités dans le but de freiner la propagation du virus qui ont entrainé une augmentation relative du prix de revient ». Cela dit, Fouad Benchekroun a évité de « commenter les prix trop élevés exigés par les écoles privées cinq étoiles ». Mais en ce qui concerne les petites et moyennes écoles privées, il a estimé que celles-ci « appliquent des prix abordables ».