L'expulsion de mineurs marocains de Sebta est loin de faire l'unanimité en Espagne, où une enquête a été ouverte par le procureur de la République pour élucider les circonstances dans lesquelles le ministère de l'Intérieur renvoie des groupes d'enfants au Maroc. Le procureur de la République du préside occupé de Sebta n'était pas informé du projet d'expulsion des mineurs vers le Maroc, et qu'on s'est contentait de l'envoi d'un simple message qualifié de « procédure générale » qui n'en précisait pas les conditions, ni le nombre d'enfants concernés, ni le moment et les circonstances de leur retour au Maroc, contrairement à ce que prévoit la loi, rapporte le quotidien espagnol ABC. « L'expulsion des mineurs marocains se déroule dans une grande confusion, et sans consulter le procureur de la République », souligne la même source en notant que plusieurs ONG espagnoles étaient en contact avec les autorités de Sebta pour organiser le processus de retour de ces enfants dans les meilleures conditions. Plusieurs associations espagnoles ont critiqué les expulsions, soulignant qu'elles violent la loi, et ne tiennent pas compte de l'intérêt supérieur de l'enfant, qui ne réside pas nécessairement dans le renvoi dans son pays ou sa famille, mais peut être obtenu dans le pays d'arrivée ou un pays tiers. Accord sur le rapatriement des mineurs Soulignons que les autorités espagnoles de la ville occupée de Sebta ont commencé, hier vendredi, à renvoyer les mineurs non accompagnés marocains, qui sont entrés dans le préside au cours du mois de mai, après avoir conclu un accord avec le Maroc pour les expulser. Les médias espagnols ont rapporté que les autorités de la ville occupée avaient déjà remis un premier groupe de mineurs non accompagnés aux autorités marocaines, qui prendront en charge les enfants jusqu'à ce qu'ils soient remis à leurs parents. Le processus de rapatriement des mineurs marocains à Sebta, dont le nombre est estimé à plus de 740, intervient après une coordination entre les autorités gouvernementales des deux pays, puisque le ministre espagnol de l'Intérieur a supervisé la coordination entre les responsables de la ville occupée et le Maroc pour l'extradition de ces mineurs non accompagnés. Selon El Pais, des documents liés au processus d'expulsion indiquent que le ministère marocain de l'Intérieur s'engage à garantir les intérêts des mineurs, car ils seront reçus dans un centre pour mineurs à Martil, et leurs droits seront garantis jusqu'à ce qu'ils soient réunis avec leurs familles. La coopération marocaine avec la partie espagnole intervient en exécution de l'ordre royal de du premier juin dernier de régler « définitivement réglée » la question des mineurs marocains en situation irrégulière en Europe.