Voilà, deux années consécutives que les Marocaines, les Marocains, les amis du Maroc d'ici ou d'ailleurs nous, célébrons la fête du Trône dans le contexte de la crise pandémique mondiale du COVID 19. Deux années particulières, qui ont tout bouleversé, mais rien changé à l'essentiel. Le Maroc d'hier et celui de demain sont, indifféremment des conjonctures, animés d'une même identité, attachés à une même conviction et porteurs d'une même ambition. Alors que nous célébrons, à l'Ambassade du Maroc à Pretoria, le 22ėme anniversaire de l'accession au Trône du Roi Mohammed VI, nous commémorons 22 années d'une Vision qui continuellement guide et oriente le Maroc dans ses démarches, dans ses évolutions et ses choix d'avenir. Il y a dans cette célébration, l'expression d'une Unité qui cimente la Nation et ses destinées autour d'une seule et même perspective, faite d'engagements immuables, d'interdépendances structurantes et de responsabilités honorées. Le Maroc est une Nation millénaire qui engage son avenir, sans jamais tourner le dos à son passé. A plus d'un égard, cette année a été pour le Maroc, celle d'un renouvèlement annoncé, d'une adaptation renforcée et d'une solidarité inchangée. Pour le Royaume, le renouvèlement n'a pas été dicté par la conjoncture sanitaire mais plutôt par des choix visionnaires. Bien avant l'émergence du Covid et de ses conséquences, le Maroc avait sous l'impulsion du Souverain, amorcé une réflexion globale et inclusive sur un nouveau modèle de développement. Un modèle présenté, il y a un mois devant le Roi, comme un pacte de responsabilité qui enchevêtre les aspirations citoyennes et les exigences publiques autour d'un même projet national construit, pensé et structuré par le citoyen marocain pour le citoyen marocain. Le cap de ce projet mobilise aujourd'hui, l'ensemble des Marocains qui constituent autant d'artisans d'un avenir de prospérité commun et partagé. Il a fallu beaucoup de persévérance, d'engagement et de cœur pour gérer la crise sanitaire mondiale et faire les choix qui s'imposent. Avec le recul relatif que l'on peut avoir après deux années de COVID, une chose fondamentale semble avoir été au rendez-vous de toutes les décisions prises par le Maroc : l'intérêt, le bien être et la protection du citoyen, ont toujours prévalu sur toute autre considération. Le Maroc n'a jamais fléchi dans son humanisme ni dévié de ses principes ancestraux.. Là où beaucoup qualifient la Covid de rupture, le Maroc préfère y voir l'opportunité d'un tournant avec l'accélération d'un changement pour le mieux. La généralisation de la protection sociale à tous les Marocains en est d'ailleurs l'un des exemples les plus éloquents. Un projet conçu pendant la lutte contre la pandémie et qui devient aujourd'hui réalité. Conçu et pensé par le Souverain, ce projet qui changera la vie de millions de marocains, permettra d'élargir dans un délai de cinq ans la couverture maladie, les allocations familiales, les pensions de retraite et les indemnités de pertes d'emploi à tous les Marocains. A travers cette réforme de grande envergure, le Maroc bascule vers l'Etat Social à la faveur d'une politique de redistribution des richesses au profit des populations les plus démunies. A ce tournant social historique, s'ajoute un protagonisme fort du Maroc dans la lutte contre la pandémie. Le Royaume a su en temps opportun faire valoir ses atouts pour devenir un pays producteur du vaccin contre la covid à la faveur d'un partenariat public privé historique qui se déclinera par un investissement global de près de 500 Millions de dollars. La capacité de production du Royaume est estimée à plus de 5 millions de vaccin par mois à proche échéance avec des perspectives de croissance encore plus prometteuses sur le long terme. L'accès à la vaccination devrait être un droit universel qui puisse s'exercer dans la quiétude et l'équité. Malheureusement, cette exigence d'universalisme ne s'observe pas encore aux quatre coins du monde avec beaucoup de pays qui souffrent encore à s'approvisionner sur les marchés internationaux pour immuniser leurs populations. Le Maroc œuvre pour un multilatéralisme de responsabilité et non de connivence en promouvant d'abord le partage avant l'assistance. Nous sommes convaincus qu'Il y a un réagencement nécessaire à opérer dans cet ordre mondial que nous connaissons actuellement. Un réagencement qui devrait se faire dans le sens d'une cohérence et d'un équilibre pondéré par des valeurs humanistes et nos des intérêts financiers. Le Maroc fait de son développement une priorité de tous les instants. Au cours des dernières années, le Royaume a mobilisé un effort national sans précédent dans la construction d'un progrès toujours conçu dans le partage et l'inclusion. Les résultats de cette dynamique parlent pour eux-mêmes. A la faveur d'un programme d'investissement aussi large qu'ambitieux les capitaux humains et financiers du Royaume ont été articulés pour permettre l'éclosion de projets structurants qui concernent des infrastructures routières et portuaires, des liaisons électriques et internet renforcées, des équipements universitaires et hospitaliers ou des unités de valorisation industrielle. Le Maroc s'érige aujourd'hui en véritable pôle de développement régional et participe pleinement au renforcement des liens stratégiques entre l'Europe et l'Afrique. Cette année, le Maroc connaitra une importante échéance électorale, qui a plus d'un égard, sera déterminante dans le paysage politique national. Ces élections déboucheront sur le renouvellement des deux Chambres du Parlement et des collectivités locales et régionales. Au travers des urnes les citoyens sont appelés à exprimer leur volonté et faire valoir leur responsabilité. La démocratie est un modèle basé sur le vivant, construit sur le citoyen et fondé sur le devoir. Autant d'éléments qui ont une résonance particulière dans l'ossature d'une démarche marocaine irréversiblement tournée vers les cohérences d'un avenir de modernité, de lucidité et de complémentarité. C'est d'ailleurs cette même altérité des valeurs marocaines que le Royaume a fait prévaloir dans la conduite de sa politique étrangère. L'engagement humaniste du Maroc s'exprime bien au-delà de ses frontières nationales et porte naturellement une résonance africaine particulière. Une résonance faite de solidarité dans l'action et de cohérence dans les positions. Le Maroc n'a eu et n'aura de cesse de promouvoir une Afrique solidaire, prospère considérée et considérable qui évolue dans la paix et la sécurité. Pour ce faire nous avons été de tous les grands débats africains pour promouvoir une résilience et une émergence bâties par l'Afrique pour l'Afrique. Nous portons la conviction profonde que l'Afrique n'est pas seulement une appartenance géographique, mais une identité de cœur qui implique des responsabilités fortes et assumées. Des responsabilités qui se définissent inéluctablement dans la transparence d'un dialogue continental apaisé, franc et lucide qui ne souffrirait d'aucune pollution idéologique ou sectarisme diplomatique. En cette période très particulière d'incertitudes voire de ruptures à tous les niveaux que traverse notre Continent, les femmes seront l'espoir de l'Afrique et la réponse à la problématique du développement. Il y a inéluctablement dans l'émergence du Continent un pouvoir et une voix des femmes africaines qu'il s'agit de sortir des silences imposés et des souffrances infligées. L'Afrique ne grandira pas en dehors de la volonté et de la bienveillance des femmes africaines qui sont autant de piliers qui conditionnent les destins inclusifs et plus équilibrés de notre Continent. Le Maroc et l'Afrique du Sud portent des engagements africains forts à la mesure de la responsabilité qui leur incombe en tant que pôle de croissance de leurs régions respectives. La mise en cohérence de ces engagements n'est plus une perspective simplement souhaitable mais de plus en plus impérative. Aussi distancés géographiquement que nous soyons, nous avant l'exigence d'une proximité de cœur qui soit fondée sur une convergence de fait. C'est l'objet premier de la mission aussi passionnante, challengeante qu'enrichissante que j'ai menée à Pretoria depuis plus de deux ans en tant qu'Ambassadeur du Maroc. Mon engagement immuable est de voir la solidarité historique entre le Maroc et l'Afrique du Sud, si élogieusement louée par le défunt président Mandela, se retranscrire pleinement dans l'avenir d'une relation bilatérale de compréhension, de respect et de partenariat qui honore autant notre passé commun que l'interdépendance de nos destins africains.