Plus de quatre millions de personnes, dont un million de réfugiés, risquent de ne plus avoir accès à l'eau potable au Liban, a indiqué vendredi le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (Unicef). Dans un communiqué, l'organisation estime que la plupart des pompages d'eau vont progressivement cesser dans le pays au cours des quatre à six prochaines semaines en raison de l'escalade rapide de la crise économique, des pénuries de financement, de carburant et de fournitures telles que le chlore et les pièces détachées. « Le secteur de l'eau est réduit à néant par la crise économique actuelle au Liban. Il est incapable de fonctionner en raison des coûts d'entretien élevés, des pertes d'eau dues à l'absence de recettes, de l'effondrement parallèle du réseau électrique et de la menace de l'augmentation du prix du carburant », a affirmé Yukie Mokuo, représentante de l'Unicef au Liban. « Si des mesures urgentes ne sont pas prises, les hôpitaux, les écoles et les installations publiques essentielles ne pourront pas fonctionner et plus de quatre millions de personnes seront obligées de recourir à des sources d'eau dangereuses et coûteuses, mettant ainsi en danger la santé et l'hygiène des enfants. L'effet négatif immédiat serait sur la santé publique. L'hygiène serait compromise et le Liban verrait une augmentation des maladies. Les femmes et les adolescentes seraient confrontées à des défis particuliers en matière d'hygiène personnelle, de protection et de dignité sans accès à un assainissement sûr », peut-on lire sur ledit communiqué. L'accès à l'eau risque d'être réduit davantage L'organisation estime qu'en cas d'effondrement du système public d'approvisionnement en eau, les coûts de l'eau pourraient monter en flèche de 200% par mois auprès de fournisseurs privés. L'Unicef affirme avoir besoin de 40 millions de dollars par an pour que l'eau continue de couler pour plus de quatre millions de personnes dans le pays – en assurant les niveaux minimums de carburant, de chlore, de pièces de rechange et de maintenance nécessaires pour maintenir les systèmes critiques opérationnels – et en préservant l'accès et le fonctionnement des systèmes d'eau publics. L'effondrement du pays, qui a débuté par une crise financière causée par la corruption et la mauvaise gestion de l'Etat, s'est rapidement étendu à tous les aspects de la vie quotidienne. La livre libanaise a perdu plus de 90% de sa valeur par rapport au dollar américain au cours des 18 derniers mois. Dans la plupart du pays, l'électricité est à peine disponible une heure par jour, tandis que le carburant nécessaire pour alimenter les générateurs fait défaut. Les médicaments de base ont disparu des rayons des pharmacies depuis des mois et les hôpitaux privés ont averti jeudi que leurs réserves en alimentation électrique risquaient de «s'épuiser dans les prochaines heures». Rappelons le Maroc a envoyé une aide humanitaire et médicale au Liban en août 2020.