En pleine crise diplomatique entre Madrid et Rabat, déclenchée par l'accueil illégal du chef des séparatistes sahraouis en Espagne suite à un deal avec le président algérien Abdelmadjid Tebboune, le gouvernement espagnol continue d'alimenter les hostilités avec le Maroc et cherche à imposer des agents Frontex dans les villes occupées de Sebta et Melilla. Alors que jusqu'ici le sujet des deux villes occupées par l'Espagne dans le nord du Maroc était resté tabou, et aucun gouvernement espagnol n'avait osé faire de démarches pour « européaniser » ces deux enclaves présentes sur le continent africain, le gouvernement de Pedro Sanchez, fragilisé par la crise provoquée avec Rabat, tente de rebattre les cartes en sa faveur, notamment dans le dossier du Sahara. Selon le quotidien El Pais, « le gouvernement (espagnol) a activé toute sa batterie diplomatique dans la crise avec le Maroc », au moment où la cheffe de la diplomatie espagnole Arancha Gonzales Laya affirme devant les médias que son département travaille à apaiser la crise avec le Maroc. Pourtant, les médias espagnols ont tous affirmé que le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez cherchait à rencontrer le président américain Joe Biden en privé afin de lui faire changer d'avis sur la position des Etats-Unis concernant le dossier du Sahara. Mais cela n'a pas pu être possible étant donné que le président américain n'a accordé que 35 secondes dans un couloir de l'Otan au dirigeant espagnol, douchant ses espoirs de faire retourner la situation à l'avantage de l'Espagne et des séparatistes du polisario, et contre le Maroc. L'Espagne n'a toujours pas dit son dernier mot, et dans sa stratégie visant à redorer l'image de sa diplomatie et à s'imposer comme une puissance européenne, elle a proposé d'accueillir le prochain sommet de l'Otan prévu en 2022. De ce fait, tous les dirigeants, y compris Joe Biden, seront obligés de converser de manière officielle avec les représentants du pays hôte. Aujourd'hui, le jeu de l'Espagne visant à saper les efforts du Maroc dans le dossier du Sahara sont clairs et ne font plus de doute. « L'exécutif espagnol manœuvre pour refroidir le soutien de Washington au pays africain », a écrit El Pais en faisant référence au Maroc. L'Espagne a été le premier pays a aller se plaindre à l'administration Biden après la décret présidentiel de Donald Trump. Le soutien de la première puissance mondiale à la solution proposée par le Maroc dans ce conflit, a déséquilibré le statu quo que maintenait jusqu'ici l'Espagne, en tant qu'ancienne puissance coloniale au Sahara. Selon des membres du gouvernement espagnol cités par les médias locaux, Madrid ne veut pas que la situation dans le dossier du Sahara soit à l'avantage du Maroc car il existe des craintes que Rabat ne veuille décoloniser également les deux villes occupées dans le nord, Sebta et Melilla. Cette crainte s'est matérialisée selon 3 sources gouvernementales espagnols citées par El Pais, puisque Madrid envisage de demander la présence des agents de Frontex, l'agence européenne des frontières dans les deux villes occupées. Outre cette mesure, l'Exécutif étudie la renonciation au régime spécial de Ceuta et Melilla à Schengen, et ces dernières semaines, Madrid multiplie la présence des membres du Gouvernement dans les deux villes occupées alors que jusqu'à récemment, avant le début de la crise diplomatique entre le Maroc et l'Espagne, aucun chef de gouvernement n'avait osé se déplacer dans les deux villes pour y appuyer symboliquement le cachet espagnol des deux enclaves. Par ailleurs, le gouvernement espagnol serait en train de préparer un plan économique pour les deux villes afin qu'elles ne soient plus tributaires du Maroc, au moment où elles sont dépendantes autant en eau et en électricité du royaume du Maroc et du commerce avec le Maroc. Après avoir cherché à européaniser le conflit avec le Maroc pour faire pression sur son voisin du sud, l'Espagne, dans un esprit néocolonialiste, multiplie donc les actes de provocation envers le Maroc au lieu de chercher à trouver des solutions à la crise. La partie espagnole élude de manière systématique le fait qu'elle ait lancé les hostilités contre le Maroc en accueillant, avec la complicité de l'Algérie, le chef du mouvement séparatiste du polisario, une organisation qui a pourtant été classée en Espagne dans les années 80 comme organisation terroriste.