Les mesures de restrictions ont été assouplies et les citoyens étaient contents et l'ont exprimé sur les réseaux sociaux, de même que les professionnels de la restauration et des cafés. Cela dit, un point porte à confusion. Comment se fait-il que la fermeture des restaurants et commerces, imposée à 23h, coïncide avec l'heure du couvre-feu ? Comment va faire le personnel pour rentrer chez lui après le couvre-feu ? On l'ignore. Il faudra attendre vendredi à 23h pour le savoir. De son côté, l'Association nationale des cafés et restaurants au Maroc (ANPCRM) a bien entendu exprimé sa satisfaction, quant à la réaction du gouvernement à sa proposition formulée dans son plan de sauvetage adressé aux ministères concernés, mais a également fait part de son attachement au reste des propositions de son mémorandum. À la tête de ces propositions figure la suspension de l'exécution de tous les arrêts de quitter les lieux pour cause de non paiement des redevances accumulées pendant la pandémie ainsi que l'octroi d'un prêt avec garantie centrale spécifique au loyer gratuit ou presque, sans intérêt, dont les acomptes seront versés après la levée de l'état d'urgence sanitaire. L'association a aussi rappelé d'autres de ses propositions au gouvernement, notamment l'interruption de toutes les procédures de collecte et d'examen des impôts, l'annulation de tous les frais et taxes accumulés pour le secteur pendant la pandémie et la rémunération de l'ensemble des employés, dans les plus brefs délais, outre le soutenir des cotisations mensuelles à la CNSS conformément aux décisions gouvernementales liées à la pandémie. De même, l'association a renouvelé son appel aux ministères concernés pour l'organisation d'une réunion d'urgence afin de discuter des « déséquilibres que connaît l'arsenal juridique et fiscal, qui a poussé un nombre de professionnels du secteur en dehors du système social et les a placés dans des positions délicates ». Autre point soulevé par la même association dans son plan de sauvetage adressé notamment à Moulay Hafid Elalamy début mai, il y a la suppression définitive de la taxe sur les débits de boissons qui reste selon elle « une taxe non applicable qui n'existe dans aucun système fiscal au monde », et qui est responsable de l'exclusion d'un certain nombre d'employés du système social. Pour l'association, il suffit de fusionner toutes les taxes versées au profit des collectivités territoriales (sols, rideaux, vases, terrasse …) et tous les produits exposés dans une seule taxe, à savoir la taxe de l'exploitation temporaire du domaine public calculée sur la base du nombre de mètres ou du nombre de tables, en mettant en place un seuil, qui tient compte des disparités spatiales entre les villes et le centre. En plus, la même association appelle le gouvernement à reconsidérer un ensemble de lois auxquelles le secteur est soumis (la loi sur le droit d'auteur, décrets concernant l'exploitation temporaire du domaine public …) et édicter une loi réglementant le secteur avec un cahier de charges qui définit clairement les devoirs et les droits de l'investisseur, et trace des limites générales le différenciant des autres professions. Il est également question de trouver une solution au phénomène de carrosse de fast-food et la vente de café dans tous les coins de rue et dans des lieux non désignés à cet effet, préconise l'association. In fine, le bureau national de l'association nationale des cafés et restaurants au Maroc a dénoncé la non-activation, par les responsables des collectivités territoriales, des deux notes ministérielles liées à la prise en compte des mesures par les autorités locales pour limiter la propagation du virus. L'association dénonce ainsi l'activation, par certains de ces responsables et en temps de pandémie, de procédures de révision de la taxe des débits de boissons, malgré l'état moribond que traversent la plupart des commerces du secteur.