L'Algérie qui se dit être le ''bon élève'' dans la situation dramatique que Dame Covid a causé, a enregistré 190 nouveaux cas confirmés de coronavirus, 141 guérisons et 10 décès durant les dernières 24 heures, selon le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. En Algérie, on ne s'explique pas tellement la teneur de cette recrudescence d'où, une incompréhension généralisée quant au taux élevé de mortalité, soudain ces derniers temps et plus particulièrement au niveau de la réanimation. Après une longue période d'accalmie en Algérie où l'on pensait même avoir atteint l'immunité collective, les cas de coronavirus sont en hausse et la crainte d'une 3ème vague fait dire aux Algériens que le pays n'en est pas à l'abri. En effet, la propagation virulente du virus de la Covid-19 avec deux de ses principaux variants récemment détectés en Algérie, le nigérian et le britannique, sont en train de mette à rude épreuve les services hospitaliers et les services de réanimation jusque-là épargnés par le stress Covid et qui voient, le taux d'occupation de leurs lits, dépasser largement la moitié de leur capacité alors qu'ils tournaient à 10% et 15%, il y a quelque deux semaines encore. Devant cette situation de plus en plus tendue, l'augmentation progressive du nombre de cas et de décès dus à Dame Covid et face à l'urgence, les blouses blanches algériennes ont repris de plus belle leurs activités médicales gelées jusque-là si l'on peut dire ainsi. Les admissions sont en hausse du fait de cas graves nécessitant l'hospitalisation, voire la réanimation. Ce dernier service fait, malheureusement, bien défaut en Algérie d'où la sonnette d'alarme tirée par le monde de la médecine. Un risque d'une troisième vague pouvant survenir à tout moment il est indispensable de ménager le personnel soignant déjà en proie au burnout, avant même d'avoir commencé à se réorganiser pour l'affronter. C'est la résultante d'un laxisme flagrant de la part des services de la santé durant toute la période d'accalmie où l'on se devait de préparer les structures hospitalières (ouverture de services de réa, augmentation des lits, renforcement des équipes soignantes…) à une meilleure prise en charge des patients dans le cas d'un rebond afin d'y faire face. Le corps médical à travers les différents wilayas se prépare donc pour cette nouvelle bataille. Mais nombreux sont les médecins qui s'interrogent sur la capacité des établissements hospitaliers et la disponibilité des moyens nécessaires pour l'affronter. De plus bien plus que l'épuisement moral, ressenti chez certains professionnels algériens c'est le rythme lent de la campagne de vaccination qui peine à atteindre un rythme honnête qui inquiète et le soignant et le patient pour ne pas dire le citoyen. La vaccination dans le contexte actuel étant l'unique moyen de se protéger, les autorités sanitaires du pays déplorent l'insouciance de la population, face au respect des mesures préventives contre la Covid-19, comme le port du masque et la distanciation physique alors que, la situation épidémiologique préoccupe fortement. L'Algérie accuse un retard flagrant dans l'acquisition de quantités suffisantes de vaccins et donc dans le processus de vaccination de masse qui aurait permis d'atteindre une éventuelle immunité collective tant espérée par le régime. Mais, quand le processus de vaccination fonctionne au ralenti, cela favorise l'émergence de nouveaux variants disent les spécialistes. Et déjà, il se chante un leitmotiv de la part des autorités quant à ce relâchement persistant, « le pays n'échappera pas à la troisième vague qui sera meurtrière. On risque de frôler la catastrophe. Les autorités doivent sévir. », a alerté le président de la Société algérienne d'immunologie, le Pr Kamel Djenouhat. « Dans un passé récent l'Algérie était dans une position confortable et avait atteint une immunité collective de 50%. Ce n'est plus le cas, car pour cette infection il faut atteindre maintenant une immunité collective de 70% ». La faute en incombe selon lui, aux variants britannique, nigérian et sud-africain, beaucoup plus contagieux et plus transmissibles et surtout cause de 30% de mortalité en plus que le variant préexistant. C'est fou ce que les autorités algériennes même sanitaires ont la phobie de « l'étranger » !