Comme chaque Ramadan, les calculs d'audience de la télévision vont bon train. Les chaînes marocaines ont proposé un bouquet de séries, de sitcoms et de films dont certaines ont plu au public, d'autres moins. À en croire les chiffres d'audience communiqués par le Centre interprofessionnel d'audience des médias CIAUMED, la série marocaine « Bnat Laassass » de la chaîne Al Aoula a réalisé une audience de 7.263.00 (45,1%) le lundi 19 avril ou encore la caméra cachée « Mchiti Fiha 6 » de 2M qui passe à l'heure du Ftour, qui elle, a réalisé une audience de 10.913.000 (65,8 %), le même jour. Ces deux programmes sont les plus regardés par les Marocains pendant ce mois sacré. Et c'est pourtant les plus critiqués sur les réseaux sociaux. Pour la caméra cachée de 2M, le public marocain a toujours critiqué le fait que le acteurs sont de mèche avec la production par le fait qu'ils ne sont pas du tout spontanés dans leur différentes réactions. Une critique qui revient chaque année. Mais le programme reste tout de même en tête de liste. Comme a écrit une internaute dans un post Facebook qui parlait des programmes de Ramadan : « Ce n'est pas parce que la télé marocaine s'affiche sur nos écrans que nous regardons ce qui y est diffusé. C'est juste pour l'ambiance du Ramadan ». « Bnat Laassass« . Une série qui était très attendue par les Marocains pour le mois de Ramadan. Elle rassemble une panoplie d'actrices et acteurs très connus, notamment Mouna Fettou …. Sauf que la série n'a pas été à la hauteur des attentes à en croire plusieurs posts et commentaires à son sujet sur les réseaux sociaux. « Je veux juste comprendre la mentalité des réalisateurs marocains (…) La mère de Boutazoute et Mouna Fettou (actrices dans la série) est décédé alors qu'elle accouchait de sa fille Nada qui a aujourd'hui 32 ans et qui est médecin dans la série. Au même temps, le personnage de Rita (Souad Khouyi), était enceinte de Mehdi qui, même après 32 ans, a toujours 23 ans et il va à peine décrocher son diplôme. Où est la logique ? (…)« , a écrit une internaute sur la page Facebook 1895, qui rassemble les amoureux du cinéma et des séries au Maroc. Pour ne pas s'attarder sur ces deux programmes uniquement, le niveau de la production de séries et films au Maroc reste encore très bas et ne répond pas aux attentes du public, aujourd'hui, ouvert sur les productions du monde entier et qui a son mot à dire. Selon un producteur marocain, qui a déjà participé à la production de plusieurs séries du Ramadan et qui a préféré garder l'anonymat dans sa déclaration à Hespress Fr, « le problème est beaucoup plus profond que le casting ou encore le scénario ». « Il y a d'abord le budget qui est faible par rapport à ce qui se fait à l'étranger, même si selon les citoyens lambdas cela semble énorme. Avec ces budgets, il faut souvent produire des séries de 30 épisodes pour le Ramadan. Les durées de tournage sont beaucoup plus courtes que sur des films de cinéma ou des séries étrangères et c'est donc normal que cela se ressente sur la qualité », nous dit-il. Pour ce qui est des scénarii , « les scripts sont souvent écrits au dernier moment ce qui ne permet pas aux acteurs de répéter suffisamment afin de livrer des performances abouties« , nous explique ce producteur. « Au final, tout est une question d'argent. Les séries du ramadan sont les vaches à lait de la plupart des grosses sociétés de production. Si celles-ci jouaient le jeu et ne faisaient pas cela uniquement pour s'en mettre plein les poches, les programmes seraient bien plus intéressants« , conclut-il en croisant les doigts pour que les choses se passent mieux pour la production cinématographique au Maroc l'année prochaine.