Le Maroc a prévu d'augmenter les droits de douane sur le blé tendre et le blé dur pour aider les agriculteurs nationaux à bénéficier d'un meilleur rendement attendu cette année dans la perspective d'éviter que les importations de blé tendre ne perturbent la commercialisation de la récolte nationale. Les autorités publiques ont donc décidé de relever les droits de douane sur la production étrangère de cette denrée a relevé, le ministre de l'Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, Aziz Akhannouch, devant les députés ce lundi. Les droits d'importation sur le blé avaient déjà été suspendus jusqu'en mai pour assurer la stabilité des prix et un approvisionnement stable après que le Maroc ait connu deux années de sécheresse consécutives. On s'en souvient, le Conseil de gouvernement, réuni le dernier jeudi du mois de décembre 2020, sous la présidence du chef du Gouvernement, Saad Dine El Otmani, avait adopté le projet de décret n°2.20.922 relatif à la suspension des droits d'importation du blé tendre et ses dérivés, en vue de permettre un approvisionnement régulier du marché national. Présenté par le ministre de l'Economie, des finances et de la modernisation de l'administration, le projet de décret visait à suspendre les droits d'importation du blé tendre à partir du 1er janvier 2021 et jusqu'au 31 mai 2021, Le projet de ce texte prévoyait l'augmentation de 30% à 135% des droits de douane applicables actuellement au blé tendre Le nouveau droit d'importation sera annoncé dans les prochains jours, a déclaré Aziz Akhannouch, aux parlementaires sans trop donner de détails. Cette décision réduira les importations et aidera les agriculteurs à commercialiser la récolte nationale, a-t-il encore ajouté. Faut dire que le Maroc importe généralement 2 à 3 millions de tonnes de blé tendre, principalement de France, en fonction de la production locale. Suite à aux précipitations bienfaitrices si l'on peut dire de cette saison, en cette année qui en perspective est de bon augure, ce sont 4,2 millions d'hectares qui ont été ensemencés en céréales. Le blé tendre se taille la part du lion avec 44%, talonné par le blé dur (34%) Tandis que l'orge a occupé les surfaces restantes à et 22%. C'est un secret de Polichinelle la récolte de 2020 a été inférieure de 39% à celle de 2019 en raison de la sécheresse. Cela a eu pour effet une hausse de 46,3% des importations de blé qui s'est chiffrée à 1,5 milliard de dollars, selon les données du régulateur des changes. La banque centrale a déjà relevé sa projection de croissance économique pour 2021 par rapport aux prévisions antérieures basées sur une récolte céréalière prévue de 9,5 millions de tonnes, trois fois plus en hausse par rapport aux 3,2 millions de tonnes de l'exercice passé. Le Royaume offre aux meuniers des incitations à utiliser du blé national, y compris par le biais de droits de douane. Cependant, il a suspendu les droits d'importation sur le blé tendre jusqu'à la fin du mois de mai pour assurer l'approvisionnement et stabiliser les prix. Au Maroc, les commerçants se sont engagés à acheter d'abord les céréales locales, qui constituent la base de la farine marocaine complétée par des importations pour répondre aux besoins du marché national. Aussi accordent-ils la priorité à la récolte locale. Mais, seulement la moitié environ de la récolte marocaine est vendue aux moulins industriels, qui fournissent 80% des besoins en blé tendre du Maroc. La raison en est que les petits agriculteurs ou cultivateurs en retiennent une partie pour leur propre usage. Les stocks sont à un niveau confortable, et devraient assurer une transition en douceur vers la récolte de cette année. Les réserves de blé tendre couvrent trois mois de besoins des meuniers industriels, est-il dit du côté de la fédération des meuniers.