La justice jordanienne a interdit, mardi, la publication de toute information concernant l'affaire de tentative de sédition du prince Hamza qui a secoué l'opinion publique depuis ce week-end. Lundi soir, le roi Abdallah II et le prince Hamza se sont réconciliés grâce à une médiation familiale. Dans un communiqué, le procureur général d'Amman, Hassan al-Abdallat, a annoncé cette interdiction qui concerne tous les médias en particulier audiovisuels et l'a justifiée par un souci de respect de l'enquête. « Par souci de respecter le secret de l'enquête des services de sécurité concernant le prince Hamza et d'autres, il a été décidé d'interdire de publier tout ce qui a trait à cette enquête à ce stade », a-t-il écrit dans un communiqué diffusé par la télévision jordanienne officielle. Et de préciser que cette interdiction de publication concerne « tous les médias audiovisuels et réseaux sociaux, ainsi que les images ou clips vidéo en rapport avec ce sujet, sous peine de poursuite pénale ». Le prince Hamza, 41 ans, né du dernier mariage de l'ancien roi Hussein, et qui avait été nommé prince héritier un temps avant que l'actuel roi Abdallah II ne nomme son fils en 2004, est accusé d'avoir tenté de fomenter un coup d'Etat contre son frère. Les services de renseignement jordaniens ont surveillé ses communications et ses proches pendant longtemps avant de l'accuser de vouloir nuire à la « sécurité » et la « stabilité » du pays, selon Aymane Safadi, le Premier ministre jordanien. Ce dernier a assuré qu'un pays étranger était impliqué dans l'affaire, sans dire de quel pays il s'agissait et de préciser qu'il y avait un calendrier d'action pour mener ce projet avorté. Le roi Abdallah II, de son côté, a souhaité traiter l'affaire en famille afin d'éviter de semer le trouble dans l'esprit des citoyens. Il a fait envoyer le chef d'état-major de l'armée dans le palais du prince pour lui demander de ne pas sortir et éviter les communications jusqu'à la fin de l'enquête. Dans un enregistrement publié sur Twitter, le prince Hamza avait critiqué cette démarche et a affirmé qu'il n'avait pas l'intention de se conformer aux ordres. Il a par ailleurs nié les accusations de complot visant à nuire à la sécurité et la stabilité du royaume et a dit être assigné à résidence dans son palais de Amman. Lundi soir, dans un nouveau geste de réconciliation, le roi Abdallah II a cherché la médiation au sein de la famille hachémite en confiant cette opération à son oncle « le prince Hassan (qui a été prince héritier de Jordanie de 1965 à 1999, jusqu'à l'accession au trône du roi Abdallah II). Cette nouvelle initiative a porté ses fruits puisqu'à la fin de l'entrevue, le prince Hamza a publié une lettre signée devant les membres de la famille royale. « Je resterai fidèle à l'héritage de mes ancêtres, à Sa Majesté le roi ainsi qu'à son prince héritier, et je me mettrai à leur disposition pour les aider et les soutenir », a-t-il écrit, actant la réconciliation avec le roi hachémite. Le peuple jordanien a été profondément choqué par cette histoire qui touche à l'institution monarchique dans ce pays qui s'apprête à fêter dans quelques jours les cent ans de la création du royaume Hachémite.