Plus de 500 personnes ont été tuées par les forces de sécurité depuis le coup d'Etat militaire du 1er février en Birmanie, d'après l'Association d'assistance aux prisonniers politiques (AAPP). Le bilan a été particulièrement lourd samedi, « journée des forces armées birmanes », avec plus de 110 personnes tuées, dont sept mineurs. Malgré la répression, les manifestants sont descendus à nouveau dans les rues lundi. Quatorze civils ont péri, notamment dans l'est de Rangoun la capitale économique, d'après l'AAPP qui a fait également état de plusieurs centaines de personnes arrêtées. Face à la détérioration de la situation sécuritaire dans le pays, Washington a annoncé la suspension immédiate de l'accord-cadre sur le commerce et les investissements conclu en 2013 avec la Birmanie, et ce jusqu'au rétablissement d'un gouvernement « démocratiquement élu ». Pour sa part, Londres a demandé une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU, qui se déroulera mercredi à huis clos. De même, le Secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a exhorté la communauté internationale à « plus d'unité » et « plus d'engagement » pour faire pression sur la junte. Cependant, la junte militaire compte sur les divisions de la communauté internationale car la Chine et l'Inde refusent toujours de condamner le coup d'Etat alors que la Russie maintient ses liens étroits avec la junte: le vice-ministre de la Défense Alexander Fomin a participé samedi au défilé annuel des forces armées birmanes. Début février, l'armée birmane avait mis brutalement fin à la transition démocratique au Myanmar, instaurant l'état d'urgence pour un an et interpellant la cheffe de facto du gouvernement, Aung San Suu Kyi, ainsi que d'autres responsables de son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND), au pouvoir depuis 2015. Les militaires birmans dénonçaient avant ce putsch des cas de fraudes lors des législatives de novembre, remportées largement par la LND.