Après l'approbation par le Conseil du gouvernement des projets de lois organiques relatives aux élections prévues cette année, le Collectif «Parité maintenant» a appelé à élargir le cercle de la participation des femmes au processus politique, que ce soit au sein des institutions élues ou dans les structures des partis politiques. Lors d'une conférence de presse, les amendements les plus importants que le Collectif a demandé d'apporter aux projets de loi réglementaires encadrant les droits électoraux en 2021, sont l'approbation d'un tiers au minimum au profit des femmes dans la gestion et le fonctionnement des différents appareils partisans, ainsi que l'engagement des partis politiques à présenter la moitié de leurs candidats de sexe féminin et leur engagement à allouer 5 à 10 % du soutien qu'ils reçoivent de l'Etat pour des activités visant à développer et renforcer la participation politique des femmes. Photo : Mounir Mehimdate A cette occasion, Ouafa Hajji, coordinatrice du Collectif «Parité maintenant», a indiqué que les amendements présentés donneront un nouvel élan au dynamisme que connait la société marocaine concernant la participation des femmes à la vie politique. La mandataire de la pétition « Parité maintenant » a expliqué que les amendements soumis par le Collectif s'inscrivaient dans le cadre de l'activation de l'article 19 de la constitution, qui a approuvé le principe de l'égalité à l'horizon de la parité, ajoutant que « la parité ne sera pas réalisée du jour au lendemain. Mais l'attribution d'un quota de 30% des sièges pour les femmes au sein des conseils élus constituera une forte impulsion pour l'autonomisation politique des femmes« . Photo : Mounir Mehimdate D'autre part, El Habib Belkouch, membre de le Collectif et sous-mandataire de la pétition, a souligné que placer la question du renforcement de la participation politique des femmes au cœur des lois électorales est un élément central pour restaurer la confiance des citoyens dans le dynamisme que connaît le Maroc. Il a noté que le fait d'accorder aux femmes un tiers des sièges dans les conseils élus est considérée comme un signe positif qui enrichira l'expérience marocaine dans le domaine de la représentation des femmes dans les institutions publiques. Cette approche, a-t-il estimé, incarne la consécration du principe de parité stipulé dans la constitution, et souligne la nécessité de placer la question des femmes au cœur de la construction démocratique, appelant ainsi à surmonter les réticences qui caractérisaient la participation des femmes à la vie politique. Cela affecte négativement, selon El Habib Belkouch, le positionnement du Maroc dans les indicateurs internationaux. Photo : Mounir Mehimdate Le Collectif «Parité maintenant» a soumis des amendements concernant des projets de lois organiques relatives aux partis politiques, à la Chambre des représentants et aux collectivités territoriales, afin de les adapter aux exigences de la réalisation du principe de parité entre les femmes et les hommes. En ce qui concerne le projet de loi organique relative aux partis politiques, le Collectif a demandé l'intégration d'une phrase à l'article 1 du projet de loi susmentionné, qui définit les règles et critères pour assurer un tiers des sièges dans les organes et structures des partis politiques, aux niveaux national, régional et local, et en ajoutant une phrase à l'article 25 indiquant qu'un tiers minimum doit être respecté, et ce, au profit des femmes. Le Collectif a également appelé à ajouter un engagement aux obligations contenues dans l'article 28 du projet de loi, stipulant que la moitié des candidats du parti politique seront des femmes, et en ajoutant un nouvel article qui oblige ces partis à allouer un certain pourcentage (5 à 10%) du soutien qu'ils reçoivent de l'Etat aux activités visant à développer et à renforcer la participation politique des femmes. Photo : Mounir Mehimdate S'agissant de la représentation des femmes au parlement, le Collectif « Parité maintenant » a appelé à introduire un amendement à l'article 1 du projet de loi relatif à la Chambre des représentants, qui garantit l'obtention d'un tiers des sièges pour les femmes, en augmentant le nombre des femmes élues au niveau des circonscriptions électorales régionales à près d'un tiers. Le Collectif a également appelé à assurer la représentation des femmes dans les circonscriptions locales, soit en créant des départements spéciaux pour elles, à condition qu'elles ne représentent pas moins de 30% du total des sièges disputés localement, soit en veillant à ce que les femmes soient désignées (dans un minimum de 30%) comme têtes de liste. In fine, et en ce qui concerne les lois encadrant les élections aux conseils des collectivités territoriales, le Collectif a demandé l'attribution d'un certain nombre de sièges dans chaque commune ou province, en plus du nombre de sièges spécifié aux articles 127 et 128, à condition que ce pourcentage ne soit pas inférieur à un tiers du total des candidatures présentées dans ces listes.